Médecins Sans frontières (MSF) annonce la fermeture anticipée, fin octobre 2025, de son projet de prise en charge des victimes de violences sexuelles à Salamabila dans la province du Maniema, après sept années d'activités. Initialement prévue pour 2026, cette décision intervient dans un contexte marqué par une forte baisse des financements humanitaires notamment par les Etats-Unis, des besoins croissants et une crise persistante dans l’Est de la RDC.
Le représentant pays de MSF en RDC, Emmanuel Lampaert, explique cependant que l’organisation a atteint ses objectifs, notamment en développant un modèle réplicable au niveau communautaire pour la prise en charge des violences sexuelles. Depuis 2019, MSF a ainsi pris en charge 16 445 survivantes dans cette région, un chiffre révélateur de l’ampleur de la crise, précise-t-il.
Face à la diminution drastique des financements humanitaires (le plan de réponse humanitaire est financé à 15% seulement), MSF doit faire des choix difficiles et recentrer ses ressources sur la réponse aux urgences médico-humanitaires dans d’autres zones plus critiques comme le Maniema et le Sud-Kivu.
Toutefois, MSF restera présente dans le Maniema avec un dispositif de renforcement de la surveillance et un stock de contingence pour répondre aux urgences sanitaires telles que la rougeole ou le choléra.
L’organisation appelle également les autorités, bailleurs et partenaires à assurer une relève rapide afin de pérenniser les progrès accomplis, éviter une rupture dans la prise en charge des populations vulnérables et ne pas négliger le Maniema et ses zones touchées comme Kabambare et Salamabila.