Quatre personnes ont été atrocement battues à mort, puis brûlées, lundi 6 octobre dans le territoire d’Isangi, à 125 km à l’ouest de Kisangani (Tshopo). Les victimes étaient accusées à tort d’être des féticheurs qui feraient disparaître les organes génitaux des personnes qu’elles saluent.
Ces scènes macabres ont eu lieu à Ilambi, dans la zone de santé d’Isangi, et à Yafwira, dans celle de Yabaondo. Les victimes étaient en réalité des enquêteurs en mission pour l’école de santé publique.
Parmi les victimes figurent des médecins et des épidémiologistes. Tous se trouvaient en mission officielle dans le territoire d’Isangi en prévision de la campagne de vaccination des enfants zéro dose, selon le médecin chef de division provinciale de la santé, Bienvenue IKOMO. Les enfants zéro dose sont ceux qui n’ont pas été vaccinés, parce que se trouvant dans des zones d’accès difficile.
La même source précise que deux de ces enquêteurs ont été battus à mor, avant d’être brûlées dans la localité Ilambi.
Tandis que deux autres ont subi le même sort à Yafira, avant que le reste de leurs corps soit jeté dans la rivière Lomami.
Ces informations sont confirmées par l’administrateur intérimaire du territoire d’Isangi. Le ministre provincial de l’intérieur et sécurité, Roger Ekongo Demba, qualifie cette situation de préoccupante. Car ces cas viennent s’ajouter à d'autres déjà survenus précédemment dans les territoires de Yahuma, Basoko et Ubundu.
Pour mettre un terme à ces atrocités, Roger Ekongo préconise une forte sensibilisation de la population:
« Que la population comprenne que toute figure nouvelle qui arrive dans un milieu n’est pas la figure d’un fétichiste. Sinon, on risque de faire des amalgames et on arrivera à des situations incontrôlées, que la population évite de suivre les rumeurs… »
En revanche, une personne identifiée comme partisan de ces pratiques fétichistes doit être acheminée immédiatement à la police, recommande le ministre provincial de l’intérieur et sécurité.