Dans les sociétés africaines, la santé mentale reste un sujet souvent entouré de tabous, de croyances et de perceptions culturelles diverses. Pourtant, de nombreuses personnes peuvent connaître une altération de leur santé mentale à la suite de chocs émotionnels ou de difficultés de la vie quotidienne : perte d’un être cher, rupture, chômage, ou encore déceptions profondes, affirment des experts en santé. Ces situations peuvent engendrer une détresse psychologique, qui, si elle persiste, peut évoluer vers une maladie mentale.
La manière dont la santé mentale est perçue varie fortement selon les contextes culturels. Dans certaines communautés, les troubles mentaux sont parfois attribués à des influences spirituelles ou mystiques, comme l’action de mauvais esprits. Dans ces cas, les personnes concernées peuvent être orientées vers des séances d’exorcisme ou de délivrance, considérées comme des moyens de recouvrer leurs facultés mentales.
Cette approche, bien qu’ancrée dans les traditions, peut parfois retarder la prise en charge médicale appropriée. Elle illustre cependant la complexité des représentations sociales autour de la santé mentale, où le spirituel, le psychologique et le corporel s’entremêlent.
Une vision holistique de la santé mentale
Pour Hilaire Tchaha, chef de service du bien-être à la MONUSCO/Goma, et le professeur Abraham Mifundu, neuropsychiatre, la santé mentale ne se limite pas à l’état psychologique. Elle englobe l’esprit, l’âme et le corps, soulignant ainsi l’importance d’une approche globale et intégrée du bien-être.
Dans un entretien accordé à Jody Daniel Nkashama, les deux experts insistent sur la nécessité de sensibiliser les populations, de briser les tabous et de favoriser l’accès aux soins spécialisés. Ils appellent à une meilleure compréhension des troubles mentaux, qui ne doivent plus être stigmatisés mais pris en charge avec humanité et professionnalisme.
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