« La situation humanitaire en RDC est l’une des plus graves au monde », décrit Antonio Guterres

Le secrétaire général de l’Onu, Antonio Guterres a déclaré, ce jeudi 30 octobre, lors de la Conférence de soutien à la paix et à la prospérité dans la région des Grands Lacs, qui se tient à Paris que la situation humanitaire en RDC est l’une des plus graves au monde.

« Depuis trois décennies, le peuple de la République démocratique du Congo endure un cycle sans fin de violence, de faim, de déplacements et de souffrances. Rien que cette année, les violences armées ont fait des centaines de morts et des milliers de blessées. Plus de 21 millions de personnes ont besoin d’aide humanitaire. 5,7 millions sont déplacées. Plus de 27 millions souffrent d’insécurité alimentaire », a-t-il rappelé.

 Il fait remarquer que les services essentiels s’effondrent,  y compris les systèmes de santé, d’éducation, d’eau et d’assainissement.

 « Les cas de choléra se multiplient. Et des rapports effroyables font état de recrutements forcés, d’exécutions et de violences sexuelles et fondées sur le genre. Dans le même temps, des progrès importants ont été accomplis. Je pense notamment à l’Accord de paix facilité par les États-Unis entre le Rwanda et la République démocratique du Congo », a noté Antonio Guterres.

Il classe aussi les négociations en cours entre le Gouvernement et le M23 sous la médiation du Qatar, qui ont récemment abouti à un accord sur le suivi et la vérification du cessez-le-feu, parmi les éléments encourageants.

Prudence recommandée

 Mais, prévient-il,  la situation demeure extrêmement préoccupante : les violences persistantes dans les provinces du Nord-Kivu, du Sud-Kivu et de l’Ituri compromettent la stabilité de l’ensemble de la région des Grands Lacs.

« Cette conférence doit marquer un tournant. Des millions de civils comptent sur le soutien de la communauté internationale. J’exhorte les donateurs à soutenir le Plan de réponse humanitaire, qui manque cruellement de ressources. Par-dessus tout, les combats doivent cesser et les accords de paix doivent être mis en œuvre sans délai », a-t-il plaidé.

 Il appelle les parties à honorer leurs engagements au titre de l’Accord de Washington et de la Déclaration de principes de Doha, et se conformer pleinement à la résolution 2773 du Conseil de sécurité.

 « La souveraineté et l’intégrité territoriale de la République démocratique du Congo doivent être respectées. Et les causes profondes de l’instabilité et de la violence qui minent la région doivent être traitées à la racine. Tout au long de ce processus, les Nations Unies continueront de soutenir les efforts de paix, notamment à travers l’appui de la MONUSCO à la mise en œuvre d’un cessez-le-feu permanent », a-t-il promis.

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