
Le vice-Premier ministre et ministre de l’Intérieur, Jacquemain Shabani, a lancé un appel solennel aux gouverneurs des provinces pour qu’ils renforcent leurs administrations et investissent dans la cohésion des communautés. Ce message a été délivré le lundi 3 novembre à Kinshasa, à l’ouverture des Conversations nationales sur la gouvernance provinciale et locale pour la prévention de l’extrémisme violent en République démocratique du Congo.
Dans son discours, Jacquemain Shabani a exhorté les autorités locales à jouer un rôle actif dans la stabilisation du pays :
« Gouverneurs de provinces ici présents : renforcez vos administrations, écoutez davantage vos populations, investissez dans la cohésion de nos communautés. Ministres provinciaux : soyez les architectes de la stabilité et du développement local ».
Il a également interpellé la société civile et la jeunesse :
« Développez la résilience et ne cédez ni à la peur ni à la haine. La sécurité est une affaire de tous et la paix se construit à plusieurs, ensemble avec toutes les composantes de nos sociétés ».
Des assises pour repenser la gouvernance locale
Organisées par le ministère de l’Intérieur et de la Sécurité, en partenariat avec le Secrétariat national pour le renforcement des capacités (SENAREC) et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), ces assises de quatre jours réunissent gouverneurs, administrateurs de territoires, représentants de la société civile et jeunes leaders venus de plusieurs provinces.
L’objectif est clair : replacer la gouvernance au cœur de la prévention de l’extrémisme violent et transformer les provinces fragilisées en espaces de résilience et de paix durable.
Une gouvernance affaiblie, terreau de l’extrémisme

Jacquemain Shabani a dressé un tableau préoccupant de la situation sécuritaire :
« Nous nous réunissons dans un contexte marqué par la persistance de menaces sécuritaires multiples, depuis les violences extrémistes à l’Est jusqu’aux conflits communautaires qui secouent nos provinces de l’Ouest et du Centre ».
Il a souligné que ces violences, motivées par des intérêts économiques, identitaires ou religieux, ont pour effet de fragiliser la gouvernance et de creuser le fossé entre gouvernants et gouvernés :
« L’extrémisme violent prospère là où la gouvernance est affaiblie, là où les institutions sont absentes, et laisse la place à la propagande et à la manipulation ».








