Un quart de la population congolaise confrontée à la faim en raison des conflits (rapport)

Environ 25 millions de Congolais se trouvent actuellement en situation de crise ou d’urgence alimentaire, principalement dans l’Est du pays. C’est ce que révèle le dernier rapport du Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC), publié le mardi 4 novembre 2025.

Créé en 2004 à l’initiative de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), l’IPC est un outil international de référence qui regroupe plusieurs agences onusiennes, des gouvernements, des ONG et des organisations régionales. Son objectif est d’analyser, de décrire et de classer la gravité de l’insécurité alimentaire et de la malnutrition dans le monde.

Selon le rapport de l’EPIC, les conflits armés persistants, les déplacements massifs de populations et la diminution de l’aide humanitaire exacerbent la faim dans plusieurs provinces. Près de 21 % de la population, soit environ 25 millions de personnes, font face à une insécurité alimentaire aiguë. Parmi elles, 3,2 millions sont en situation d’urgence, un niveau où la survie dépend d’une aide humanitaire immédiate, souligne le document.

Les provinces les plus touchées sont l’Ituri, le Nord-Kivu, le Sud-Kivu, le Tanganyika et le Maniema. Dans certains territoires, tels que Masisi, Walikale, Djugu ou Mambasa, près de la moitié de la population est en crise alimentaire. Le rapport pointe du doigt les violences armées, la dégradation des infrastructures, la baisse des revenus agricoles et le recul de l’aide internationale comme principales causes de cette dégradation.

L’IPC alerte également sur les perspectives à court terme : d’ici juin 2026, plus de 26 millions de personnes pourraient basculer dans une insécurité alimentaire sévère, affirmant que six territoires supplémentaires, notamment Lubero et Walikale (Nord-Kivu), ainsi que Kalehe et Fizi (Sud-Kivu), risquent d’atteindre la phase d’urgence. L’organisation appelle enfin à renforcer la résilience des communautés rurales et à accroître l’assistance humanitaire pour éviter une détérioration vers les pires niveaux de faim.

 

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