Judith Suminwa appelle à une coopération renforcée pour la paix et la stabilité dans les Grands lacs

La Première ministre de la République démocratique du Congo, Judith Suminwa Tuluka, a ouvert ce jeudi 13 novembre 2025 la IXXᵉ Réunion du Comité interministériel régional de la Conférence internationale sur la région des Grands lacs (CIRGL).

La cérémonie s’est tenue à Kinshasa, sous la coordination du ministère de l’Intégration régionale, en prélude au prochain Sommet ordinaire des Chefs d’État et de Gouvernement.

Un contexte marqué par des tensions régionales

Placées sous le thème « Consolider la paix et la sécurité pour un développement durable dans la Région des Grands Lacs », ces assises interviennent dans un climat de fortes tensions et de défis persistants à la stabilité régionale.

Dans son allocution, la Cheffe du Gouvernement congolais a rappelé les engagements pris par les pays membres lors de la signature du Pacte sur la Sécurité, la Stabilité et le Développement, en décembre 2006 à Nairobi. Elle a déploré que les résultats restent en deçà des attentes :

« Les fruits n’ont pas encore tenu la promesse des fleurs. La RDC fait face depuis novembre 2021 à une agression armée injustifiée d’un autre pays membre de la CIRGL. Cette situation viole le Pacte et met en péril la stabilité de toute la région ».

Judith Suminwa a insisté sur la nécessité d’une solidarité régionale pour relever les défis communs. « Le développement ne peut être durable sans la paix, et la paix ne peut être consolidée sans la sécurité. Ces trois piliers, paix, sécurité et développement, sont indissociables et appellent une action concertée, audacieuse et solidaire », a-t-elle déclaré.

Traduire les engagements en actions concrètes

Le ministre de l’Intégration régionale, Floribert Anzuluni, a pour sa part souligné l’urgence de transformer les engagements politiques en actions tangibles.

« La réalité sur le terrain ne rencontre pas encore les idéaux proclamés par le Pacte. La RDC en est la preuve vivante, étant victime d’une agression d’un autre pays membre », a-t-il affirmé.

Il a appelé les États membres à assumer pleinement leurs responsabilités et à renforcer l’efficacité du mécanisme régional de suivi et d’évaluation : « Il ne s’agit pas de réinventer la roue, mais de rattraper le temps perdu en consolidant la CIRGL comme instrument de stabilité et de coopération régionale. »

Une rencontre de haut niveau

Les travaux ont réuni un parterre de personnalités régionales et internationales, dont :

  • le Secrétaire exécutif de la CIRGL,
  • l’Envoyé spécial du Secrétaire général de l’ONU pour la Région des Grands Lacs,
  • l’Envoyé spécial de l’Union européenne,
  • le Représentant spécial de l’Union africaine,
  • ainsi que les Chefs de missions diplomatiques, coordonnateurs nationaux de la CIRGL et plusieurs partenaires au développement.

Cette IXXᵉ réunion constitue une étape clé dans la préparation du Sommet des Chefs d’État et de Gouvernement de la CIRGL, prévu le 15 novembre. Les participants espèrent aboutir à des engagements concrets pour restaurer la paix, renforcer la coopération et promouvoir un développement durable au cœur de l’Afrique.

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