La Belgique appelle les demandeurs de visa Schengen à éviter les intermédiaires douteux

En mission dans la capitale congolaise, Joris Salden, Directeur général des affaires consulaires au ministère des Affaires étrangères de Belgique, a invité, jeudi 13 novembre, les demandeurs de visa Schengen à ne pas se tourner vers des intermédiaires douteux, notamment des agences de voyages qui leur demandent des sommes exorbitantes pour le traitement de leur dossier ou l’obtention d’un rendez-vous.

Lors d’une conférence de presse ce jeudi 13 novembre, Joris Salden a également conseillé aux requérants de bien se familiariser avec les exigences nécessaires pour obtenir un visa, rappelant que toutes les informations pertinentes sont disponibles sur le site officiel: https://www.cev-kin.eu/en

À propos du monnayage des rendez-vous

Pour Joris Salden, il est quasiment impossible que les agents consulaires du Centre européen des visas (CEV) vendent des rendez-vous, contrairement à ce que supposent certains demandeurs. Il a expliqué :

« J'entends, oui, le CEV vend les rendez-vous. Eh bien, je voudrais savoir comment ils font. Le CEV n'a pas accès à la plateforme des rendez-vous. Ils ne peuvent pas vendre de rendez-vous, il n'y a pas de rendez-vous attribués au CEV. La plateforme des rendez-vous est gérée à Bruxelles, pas ici. Donc, le CEV ne sait pas vendre de rendez-vous, c'est impossible ».

Cependant, ce diplomate belge a encouragé ceux dont les rendez-vous sont vendus par des tiers à porter plainte : « Portez plainte, car vous êtes en train d’être arnaqués. » Tout en affirmant que « Ce n'est pas possible, c'est techniquement impossible. »

Joris Salden a néanmoins évoqué un problème lié à l’usage de virus informatique permettant aux intermédiaires de rafler tous les rendez-vous dès leur mise en ligne.

« Nous avons fait plusieurs tests. On met mille rendez-vous à 2 heures du matin, en essayant de trouver un horaire où les gens vérifieraient leurs rendez-vous plus tard. Tous les rendez-vous sont partis en moins de 30 secondes. Aucun humain ne peut cliquer mille fois en 30 secondes, c’est impossible. Nous avons fait une analyse plus poussée et c’est un travail continu. Je ne suis pas informaticien, mais je comprends ce qu’on m’explique : c’est une bataille continue entre virus et antivirus. Vous créez un virus, on trouve un vaccin, puis le virus mute et il faut trouver une nouvelle solution ».

Sensibilisation des requérants

Le Directeur général des affaires consulaires au ministère des Affaires étrangères de Belgique a encouragé les demandeurs à effectuer eux-mêmes leurs démarches et à bien comprendre le système, insistant sur le fait que « c'est totalement injuste de payer pour une demande de visa que vous pouvez faire vous-même ».

Il conseille : « prenez la peine de vous informer. Ne versez pas ces sommes aux agences ».

Selon lui, si demain tous les demandeurs cessent de recourir à des intermédiaires « foireux », le système fonctionnera parfaitement. La solution est en partie de leur côté, mais pas uniquement. Il met en garde contre les personnes promettant d’aider pour le rendez-vous et, en même temps, de préparer le dossier contre une petite commission supplémentaire.

À propos des faux documents

Le Directeur général des affaires consulaires du ministère belge des Affaires étrangères a déploré l’utilisation fréquente de faux documents, souvent insérés dans les dossiers des requérants par les agences qui les accompagnent.

Il souligne que leurs experts constatent souvent que les agences placent des faux documents dans les dossiers des clients. Le client, souvent innocent, présente alors un dossier dont la moitié des documents est falsifiée. Cela entraîne des refus, notamment pour fraude.

« Désolé, refus. Qui est puni et qui est la victime du système ? C'est le demandeur congolais. Non seulement il n’obtient pas son visa, mais à cause d’un refus antérieur, il aura beaucoup plus de difficultés à en obtenir un prochainement », a dit Joris Salden.

Des agences intermédiaires foisonnent

En RDC, principalement dans la capitale congolaise, de nombreuses agences intermédiaires de demande de visa abondent. Elles disposent de pages sur les réseaux sociaux, où elles vendent parfois du rêve à des demandeurs peu informés des procédures et documents requis pour obtenir un visa Schengen. Certaines agences emploient des slogans trompeurs tels que « visa express », « visas disponibles dans 15 jours » ou encore « avec nous, le visa est garanti » pour attirer des clients, souvent en leur demandant des sommes pouvant aller jusqu’à 5000 USD, alors que le visa Schengen revient officiellement à 90 euros, l’équivalent d’environ 105 USD.

 

 

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