
A l’ouverture de la 47e Conférence des présidents des parlements d’Afrique, le Président du Sénat congolais, Sama Lukonde, a lancé vendredi 21 novembre un appel pressant à la solidarité des parlementaires africains face à l’insécurité qui couve l’Est de la République démocratique du Congo (RDC).
A l’initiative de l’Union des parlementaires africains (UPA), cet événement se tient dans un contexte marqué par des décennies de violences dans l’Est du pays.
Dans son discours d’ouverture, Sama Lukonde a dressé un tableau sombre de la situation, évoquant un « génocide silencieux » qui dure depuis près de trente ans.
« Des millions de morts, près de 7 millions de déplacés, des femmes et des enfants pris pour cible. Des villages rayés, vacants. Des générations sacrifiées », a-t-il déclaré, soulignant l’urgence d’une action collective.
Le Président du Sénat a explicitement appelé les parlements africains à soutenir les différents processus de paix en cours, notamment le processus de Washington entre la RDC et le Rwanda, et celui de Doha entre le gouvernement congolais et le groupe M23.
Il a également cité la résolution 2773 des Nations Unies et le plaidoyer pour la reconnaissance du « génocoste » le génocide congolais pour des raisons économiques.
Transformer les parlements en « laboratoires de solutions »
Au-delà de l’appel à la solidarité, Sama Lukonde a plaidé pour une refonte du rôle des institutions parlementaires africaines. Il a insisté sur la nécessité de transformer ces chambres en « véritables laboratoires de solutions adaptées aux réalités africaines ».
« Nos citoyens attendent de nous des lois justes, des contrôles parlementaires efficaces et des initiatives qui améliorent leur quotidien », a-t-il affirmé, soulignant le rôle crucial de la diplomatie parlementaire.
L’UPA exprime sa solidarité
Cet appel a trouvé un écho favorable auprès de l’Union des parlementaires africains. Prenant la parole au nom de l’institution, Abdoul Esikiye, Vice-président du Comité exécutif de l’UPA, a réaffirmé sa solidarité avec les populations de l’Est de la RDC, mais aussi avec le peuple soudanais, confronté à une crise humanitaire aiguë.
Il a évoqué avec gravité « les violations récurrentes, le déplacement massif des populations et la souffrance endurée par des milliers de femmes, d’hommes et d’enfants », appelant à une mobilisation de la « conscience collective ».
La 47e conférence des présidents des parlements nationaux africains, qui s’achève ce samedi 22 novembre, s’inscrit dans le cadre de la 84e session du Comité exécutif de l’UPA. Elle se clôture sur un engagement renouvelé pour une réponse parlementaire africaine unie face aux crises sécuritaires et humanitaires du continent.







