L’Émir du Qatar, Sheikh Tamim bin Hamad Al Thani, est arrivé ce vendredi 21 novembre dans la matinée à Kinshasa pour une visite officielle. À son arrivée à l’aéroport international de Ndjili, il a été accueilli par le Président Félix Antoine Tshisekedi ainsi que par plusieurs membres du gouvernement.
Il s’agit du premier voyage officiel de Sheikh Tamim en République démocratique du Congo (RDC). « Cette visite historique, qui est la première d’un Émir qatari en RDC, s’inscrit dans le cadre du renforcement des relations bilatérales et des liens économiques entre la RDC et le Qatar, deux pays amis », a déclaré sur X la porte-parole du chef de l’État.
Le Qatar joue un rôle clé de médiation entre la RDC et l’AFC/M23 dans le cadre du processus de Doha. Au cours de son séjour, Sheikh Tamim doit s’entretenir avec le Président Tshisekedi sur les questions liées à la paix et à la sécurité dans l’Est du pays, une région marquée par des conflits armés persistants. Cette visite intervient après un séjour de deux jours au Rwanda, où l’Émir a rencontré le Président Paul Kagame lors d’un tête-à-tête dans sa ferme de Kibugabuga.
Des visées économiques
Lors d’une conférence de presse, mercredi 19 novembre, en marge de cette visite, le ministre congolais de l’Économie, Daniel Mukoko Samba, avait invité le Qatar à investir dans le secteur minier de la RDC.
Daniel Mukoko Samba a affirmé que depuis vingt ans, le secteur minier congolais capte en moyenne 2 milliards USD d’investissements directs étrangers par an. Ces apports ont permis à la République démocratique du Congo de franchir le seuil de 3 millions de tonnes de cuivre produites, faisant du pays le deuxième producteur mondial.
Le ministre de l’Économie a souligné :
« Ceci démontre clairement qu’il est possible pour des investisseurs internationaux de s’installer en RDC, d’y faire des affaires et d’y prospérer ».
Il a encouragé le Qatar à renforcer ses investissements en adoptant une vision régionale :
« Pour un pays doté d’une forte capacité d’investissement comme le Qatar, il serait judicieux de privilégier des projets favorisant l’intégration économique régionale, plutôt que de cibler un pays au détriment des autres. Dans certains États voisins de la RDC, plus petits et moins dotés en ressources, les investissements seraient moins rentables que s’ils s’inscrivaient dans un ensemble régional intégré autour d’un pays potentiellement puissant comme la République démocratique du Congo ».
Le ministre a insisté sur la nécessité de renforcer la connectivité interne et régionale. Bien que disposant d’un accès limité à l’océan Atlantique, la RDC est entourée de sept corridors de transport susceptibles de structurer un vaste marché au cœur de l’Afrique centrale. Pour libérer ce potentiel, il a appelé à des investissements massifs dans les infrastructures de transport, les plateformes logistiques et le secteur de l’énergie, identifiés comme prioritaires dans les discussions en cours avec le Qatar.
Cette visite de l’Émir intervient après la signature, début septembre 2025, de lettres d’intention avec la société qatarie Al Mansour Holding, portant sur un portefeuille de 21 milliards USD.
« Nous pensons que la visite de l’Émir donnera l’impulsion nécessaire pour permettre la réalisation de ce projet dans les meilleurs délais », a déclaré Daniel Mukoko Samba.








