Felix Tshisekedi : « Pas de brassage ni mixage » dans l’accord avec le Rwanda

Devant la diaspora congolaise en Serbie, le Président de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, a clarifié, vendredi 28 novembre, les contours de l'accord signé avec le Rwanda sous l’égide des États-Unis, confirmant qu’il va l’entériner bientôt.  Cette déclaration, publiée sur le compte officiel X de la Présidence, intervient dans un contexte marqué par des tensions persistantes entre Kinshasa et Kigali.

« Je me rendrai à Washington pour entériner l'accord signé avec le Rwanda sous l'égide des États-Unis et qui a déjà été rendu public en toute transparence. Mais ne vous laissez pas berner : on ne fera ni brassage ni mixage », a affirmé le Chef de l’État.

Une intégration régionale sous conditions

Le Président Tshisekedi a également abordé la question de l’intégration régionale, qu’il considère comme une priorité depuis son accession au pouvoir. Toutefois, il a rappelé les obstacles rencontrés :

« Concernant l’accord d’intégration régionale, sachez qu’il n’y a rien de nouveau. L'intégration régionale, c'est tout ce que j’ai désiré dès mon accession au pouvoir, mais ils nous ont poignardé dans le dos en 2022 ».

Souveraineté et retrait des troupes rwandaises

Pour le Président, le respect des accords passe par des engagements clairs :

« Le respect des accords implique le respect de la souveraineté de notre pays, le retrait des troupes rwandaises du territoire congolais et le rétablissement de la confiance mutuelle. On ne fait pas de commerce régional sans paix ni confiance rétablie », a-t-il martelé.

Cette sortie intervient alors que Kinshasa et Kigali sont engagés dans des discussions diplomatiques sous médiation internationale, dans le but de restaurer la stabilité dans la région des Grands Lacs.

Tensions persistantes entre Kinshasa et Kigali

La veille, le Président rwandais, Paul Kagame critiquait Kinshasa sur son « refus d’assumer ses responsabilités » dans la crise sécuritaire dans l’Est de la RDC.

Lors d’une conférence de presse tenue jeudi 27 novembre à Kigali, Paul Kagame a accusé le gouvernement congolais de « refuser d’assumer ses responsabilités » pour mettre fin au conflit, notamment en rejetant toute négociation avec les rebelles du M23.

Ce groupe armé est régulièrement cité dans les rapports des Nations unies comme bénéficiant du soutien de l’armée rwandaise, des accusations que Kigali nie systématiquement.

En réaction aux propos de Paul Kagame, Kinshasa a renvoyé Kigali aux accords signés entre les deux pays, lui rappelant son obligation de les respecter.

Pour Patrick Muyaya, le porte-parole du gouvernement congolais, Paul Kagame est le géniteur, le « père » du groupe rebelle M23.

Les Chefs d’Etat rwandais et congolais doivent entériner début décembre, l’accord de paix signé le 27 juin dernier à Washington par leurs ministres des Affaires étrangères, sous l’égide des Etats Unis.

Ce prochain important rendez-vous diplomatique, pour tenter de ramener la paix dans la région, est annoncé alors que des tensions persistent entre la RDC et le Rwanda.

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