
A Kinshasa, les médias en ligne et journaux parus ce vendredi 5 décembre mettent unanimement en avant la signature de l'accord RDC-Rwanda, médiatisé par les États-Unis le jeudi 4 décembre à Washington. Cet événement suscite un vif intérêt comme signe prometteur de paix dans l'Est de la RDC, est largement analysé par les tabloïdes et sites d'information de la capitale.
Lepotentiel.cd rapelle que la Maison-Blanche a servi, jeudi 4 décembre 2025, de théâtre à une scène à la fois solennelle et glaciale : Félix Tshisekedi et Paul Kagame y ont apposé leur signature au bas d’un accord de paix présenté comme « historique », sans un regard, sans un geste, sans même une poignée de main. Sous l’œil satisfait de Donald Trump, les deux ennemis jurés ont offert une image qui traduit davantage la contrainte diplomatique que l’enthousiasme politique. Derrière le vernis cérémonial, les fissures apparaissent déjà : méfiance persistante, rapport de force déséquilibré, pressions américaines et scepticisme régional. À peine signé, l’accord censé tourner la page de trente ans d’instabilité dans les Grands Lacs porte déjà les marques de sa fragilité. Pendant ce temps, Donald Trump promet « un miracle », tandis que les Congolais, eux, attendent des résultats concrets et non des miracles, mais la paix.
« L’absence de gestes symboliques n’a rien d’anodin. Elle est, au contraire, révélatrice d’une défiance persistante entre Kinshasa et Kigali, malgré la pression diplomatique inédite exercée par Washington pour obtenir cette signature. », selon ce journal.
Actulaite.Cd : « Le Cadre d’intégration RDC–Rwanda n’entrera en vigueur qu’après la « bonne exécution » des instruments sécuritaires dont le CONOPS »
Commentant la signature de l’accord de paix entre le président congolais Felix Tshisekedi et son homologue rwandais, Paul Kagame, Actulalite.CD note : Le Cadre d’intégration économique régionale (CIER) entre la RDC et le Rwanda ne s’appliquera pas immédiatement : selon le document, ses dispositions « prennent effet à compter de la bonne exécution » de deux instruments militaires déjà adoptés dans le cadre de l’accord de paix du 27 juin 2025. Il s’agit, d’une part, du Concept d’opérations (CONOPS) annexé à cet accord, et, d’autre part, de l’Ordre d’opération négocié lors de la réunion du Mécanisme conjoint de coordination de la sécurité (JSCM) des 17 et 18 septembre 2025 et approuvé par le Comité de surveillance conjointe de l’Accord de Washington le 1er octobre 2025. C’est ce même Comité de surveillance conjointe qui devra juger de la « bonne exécution » du CONOPS et de l’ordre opérationnel pour déclencher l’entrée en vigueur du CIER.
Poursuivant, le media en ligne précise « Une fois ce seuil franchi, le texte prévoit une mise en œuvre graduelle, structurée par plusieurs mécanismes de coordination. Un sommet annuel de haut niveau sur l’intégration économique régionale devra superviser les progrès, le premier devant se tenir « au plus tard six mois après la signature du CIER ».
Le tabloïd précise qu'un Comité directeur du CIER sera chargé de piloter l’ensemble : sa première réunion devra intervenir « dès que possible, mais au plus tard 30 jours après la signature ». Dans les 45 jours suivant la signature, ce comité devra mettre en place des groupes de travail techniques, dont l’un dédié à la stratégie de financement et à la constitution d’une réserve de projets.
Pour sa part, 7sur7.Cd écrit : « RDC - Rwanda : Tshisekedi et Kagame entérinent l'accord de paix devant Trump »
Devant Donald Trump, les deux chefs d’État ont validé le Cadre d’intégration économique régional (CIER) qui vise à réorganiser de manière transparente les chaînes d’approvisionnement en minerais critiques, longtemps dominées par des circuits informels et des groupes armés. Le texte signé prévoit la création de centres de contrôle aux frontières pour certifier la traçabilité des minerais, harmoniser les politiques fiscales et attirer des investissements internationaux. Il relance également des projets énergétiques structurants, dont Ruzizi III et l’exploitation coordonnée du méthane du lac Kivu, afin de constituer un pool énergétique régional, note le média en ligne, qui poursuit : « Sur le plan sécuritaire, l’accord prévoit la neutralisation des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), considérées comme une menace persistante par le régime de Kigali. Il prévoit également la levée progressive des mesures défensives du Rwanda sur le territoire de la RDC, en contrepartie d’opérations conjointes de sécurisation des zones frontalières. Les deux pays s’engagent à mettre en place des mécanismes de renseignement partagés, des patrouilles coordonnées et des dispositifs de surveillance technologique afin de prévenir toute résurgence des groupes armés et de garantir la stabilité régionale ».
Parlant des réactions 7su7.CD précise que contrairement à ses pairs de l'opposition, Moïse Katumbi encourage l'initiative prise par le président américain Donald Trump, celle d’assurer la médiation entre Kinshasa et Kigali en vue de la restauration de la paix dans l’Est de la République démocratique du Congo.
Cependant, le président d'Ensemble pour la République pense que cette initiative doit déboucher sur la tenue d'un dialogue inclusif intercongolais : « Nous encourageons le président Donald Trump avec cette initiative pour ramener la paix dans notre pays. Mais ce n’est pas suffisant, l’accord de Washington doit être accompagné par un dialogue inclusif pour aussi rassurer les investisseurs », a indiqué Moïse Katumbi sur X.
« Le Président Trump remercie toutes les parties pour son aboutissement heureux », titre de son côté, l'Agence congolaise de presse, ACP.cd notant que le président américain, Donald Trump, a remercié jeudi, à l’occasion de la cérémonie de signature de l’accord de paix entre la République démocratique du Congo et le Rwanda, tous ceux qui ont contribué à l’aboutissement de cet accord qu’il a qualifié de « très bel accord, très détaillé ».
« Nous sommes venus à l’Institut de la Paix pour mettre fin à un conflit qui a duré très longtemps, avec plus de 10 millions de personnes tuées. Aujourd’hui, nous nous engageons à mettre un terme à des décennies de violences, de bains de sang et à faire régner l’harmonie entre la RDC et le Rwanda », a déclaré le locataire de la maison Blanche, à l’Institut pour la paix des États-Unis d’Amérique, devant huit Chefs d’État ou leurs représentants, et des membres du Gouvernement et du cabinet du Président Félix Tshisekedi.
« Ce sont des gens extraordinaires. Ils m’ont raconté des histoires tout à fait incroyables, fascinantes à de très nombreux égards ; des histoires à la fois très tristes et très belles. Alors aujourd’hui, elles sont belles. J’ai eu des réunions tout à fait fantastiques avec ces deux hommes et des représentants d’autres pays, au cours desquelles nous avons parlé de la nécessité de respecter ce nouvel accord, accord très fort, accord très détaillé », a déclaré Donald Trump.








