
L’Assemblée nationale a adopté le budget pour l’exercice 2026, interpellant le Gouvernement sur les urgences sécuritaires et humanitaires. Le vote est intervenu à l’issue de la plénière du mercredi 10 décembre consacrée à l’examen du rapport de la commission économique et financière (ECOFIN), qui a analysé ce projet de loi chiffré à 54 335,8 milliards de francs congolais, soit un taux de croissance de sept pour cent par rapport à la loi de finances rectificative de l’exercice 2025.
Parmi les priorités retenues dans ce budget figurent la sécurité et la défense nationale, l’agriculture et la diversification économique, l’éducation, la santé et la protection sociale.
Défendu le 18 novembre dernier par la Première ministre Judith Suminwa, ce projet de loi, chiffré initialement à 59 000 milliards de francs congolais, consacre au moins 11 000 milliards aux dépenses sécuritaires, soit près de 30 % du budget général, en vue de faire face notamment à la guerre qui prévaut dans l’Est de la RDC.
À cet effet, le président de la chambre basse du Parlement, Aimé Boji, a lancé ce message :
« L’Assemblée nationale est préoccupée par la poursuite et l’aggravation de la situation sécuritaire et humanitaire dans l’est de notre pays. Des pans entiers des provinces de l’Ituri, du Nord-Kivu et du Sud-Kivu continuent à souffrir sous les jougs de l’agresseur rwandais et de ses supplétifs. Nous exprimons, au nom de l’Assemblée nationale, notre solidarité et notre compassion à l’égard de notre peuple, de nos forces armées et de nos compatriotes Wazalendo. »
Lors de la présentation des conclusions du rapport, le président de la commission ECOFIN, Guy Mafuta Kabongo, a fait observer que lorsque le Gouvernement avait déposé ce projet de budget au mois de septembre, le dollar américain se changeait à 2 090 francs congolais. Cependant, il se change aujourd’hui autour de 2 100 francs. Ainsi, il parle d’un nouveau cadrage macroéconomique avec un taux budgétaire de 2 400 francs congolais et une prévision budgétaire de 2 600 francs.
Guy Mafuta Kabongo affirme que ce budget est réaliste :
« Nous voulons un budget qui soit proche de la réalité que nous traversons. N’oublions pas que le pays traverse un moment très singulier de son histoire avec la guerre d’agression. Et donc, nous, députés, nous sommes conscients de cela. Il a été question pour nous de donner à l’État un outil de travail pour faire face à cette agression et aussi ne pas oublier le social, qui est également prioritaire. »
Après son adoption par les députés nationaux, ce projet sera transmis au Sénat pour une seconde lecture avant sa promulgation par le Président de la République.







