Flambée de prix des denrées alimentaires à Bunia

À Bunia, la flambée des prix des produits de première nécessité, combinée à la baisse du pouvoir d’achat des ménages, continue de peser lourdement sur le quotidien de la population locale. Se nourrir devient un véritable casse-tête pour de nombreuses familles. Une situation jugée intenable par les habitants, qui interpellent les autorités sur la régulation des prix et la protection du pouvoir d’achat. 

Au marché central de Bunia, samedi 26 décembre, les étals sont bien garnis : poissons, viande, légumes et céréales sont disponibles. Cependant, cette apparente abondance contraste avec la détresse des acheteurs. Beaucoup regardent, comparent les prix, puis repartent les mains presque vides.
Virginie Mpondela, ménagère rencontrée dans les allées du marché, n’en peut plus :

« Aujourd’hui, avoir dix dollars américains en poche pour faire les courses, ce n’est rien. C’est comme si on avait un simple papier entre les mains. On ne peut presque rien acheter. » 

Le cas du poisson capitaine est révélateur de cette flambée. Le kilogramme se vend actuellement entre 22 000 et 23 000 francs congolais contre un prix nettement inférieur il y a encore quelques mois.

Du côté des vendeurs, les avis divergent. Pour Ucircan Rotong, revendeur de poisson salé, cette hausse est liée à la rareté du produit au niveau des zones d’approvisionnement, notamment sur le lac. 

De son côté, le président des revendeurs de poisson salé à Bunia, Upenji Walker, nuance cette version : 

« Avant, quand le dollar était à 2 900 francs, le kilo du capitaine coûtait 7,5 ou 8 dollars. Aujourd’hui, avec l’appréciation du franc, ces 8 dollars font environ 20 000 francs. Les prix n’ont donc pas vraiment changé en dollars, mais la population a l’impression que tout est devenu cher. » 

Mais pour des observateurs, il s’agit d’une perte réelle du pouvoir d’achat. En termes simples, expliquent-ils, l’argent gagné aujourd’hui permet d’acheter moins qu’hier.

Les conséquences sont déjà visibles : des familles réduisent le nombre de repas quotidiens ou modifient leur alimentation.

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