Mbuji Mayi : pénurie d’eau

Le chef-lieu du Kasaï-Oriental est privé d’eau potable depuis le week-end dernier. La crise persiste au point qu’un bidon d’eau de 20 litres se vend aujourd’hui à 600 Francs congolais. Autre conséquence de cette carence, le recours à l’eau de puits ou de rivière par les ménagères, rapporte radiookapi.net

Bousculade au forage d’un opérateur économique de la place. Des jeunes femmes et des enfants se disputent le passage pour s’y procurer de l’eau potable. Certaines d’entre elles affirment qu’elles sont là depuis l’aube. D’autres encore ont parcouru 15 kilomètres. Elles ont laissé chez elles des bébés qu’elles halètent encore. «Nous souffrons beaucoup. Nous avons laissé des bébés qui pleurent. Nous sommes là depuis 6 heures du matin, nous venons de loin, du côté de Mbala Tshitolo. Nous sommes nombreux à la maison. Demain, il nous faudra encore 2 000 Fc, [ Ndlr : l’équivalent de près de 5 dollars américains] au moins pour trouver de l’eau. Nous sommes fatigués à cause du manque d’eau », explique l’une d’elles.

Pendant ce temps, on assiste à un défilé des ménagères dans les principales artères et ailleurs. Bassin, seau et bidon jaune à la main ou sur la tête, elles recherchent de l’eau potable, des journées entières.

Du côté de la Regideso, entreprise publique de fourniture d’eau potable, l’explication est la même : le déficit en énergie électrique est à la base de cette situation. Pourtant, en juin dernier, la Monuc, la Mission des Nations Unies en RDC, a facilité l’acheminement d’une turbine de Kinshasa à Mbuji-Mayi via Kananga et Mwene-Ditu. Ce transfert a coûté 13 460 dollars américains. Ce lundi à la mi-journée, le gouverneur de province a réuni les responsables de la Miba et de la Regideso en vue de trouver une solution à la crise.