Dongo : le village de plus en plus désert, et les cas de blessés de plus en plus nombreux

Les habitants de la localité de Dongo, à 230 kilomètres de Gemena dans la province de l’Equateur, continuent leur fuite vers les localités environnantes après les affrontements de la semaine dernière entre les policiers et les jeunes gens du clan Enyele. C’est ce que renseigne un administratif proche de la localité. Des sources médicales signalent, en outre, l’arrivée de plusieurs blessés à l’hôpital de Bokonzi, rapporte radiookapi.net

Les mêmes sources renseignent également qu’il y a actuellement une forte concentration des rescapés à l’hôpital Bokonzi. Selon, Bienvenu Longe, administrateur assistant du territoire de Kungu, plus de 7 familles sont déjà arrivées à Kungu-Centre. Elles n’ont plus rien pour survivre, d’après lui. Les enfants sont affaiblis par la faim et la marche à pied sur un trajet de plus de 100 kilomètres. L’autorité locale sollicite ainsi de l’aide, étant donné qu’elle reste également dépourvue des moyens pour la prise en charge de ces fugitifs de Dongo.
Par ailleurs, le commissaire de district du Sud-Ubangi a regagné Gemena dimanche dernier. Jean- Baptiste Lumbwe a organisé un meeting populaire ce lundi à la mi-journée pour de rassurer la population des efforts des autorités pour le rétablissement de l’ordre dans ce secteur sous contrôle du clan Enyele. C’est dire que la situation reste encore tendue dans cette localité de la province de l’Equateur.
Pour rappel, des affrontements sanglants entre des éléments de la police et ces jeunes du clan Enyele ont fait, jeudi, plusieurs morts de deux cotés, selon de nombreux témoignages recueillis sur place.
Les policiers tués étaient dépêchés, jeudi à Dongo, pour rétablir l’ordre public dans cette localité du territoire Kungu, où les communautés locales s’affrontent sur la gestion des étangs piscicoles. L’intervention de la police a donné lieu à de violents affrontements avec les jeunes gens du clan Enyele. Le bilan de ces affrontements reste controversé parce que le secteur de Dongo présente de sérieuses difficultés de communications. Certaines sources policières à Gemena font état d’une quarantaine de personnes tuées, policiers et civils.

Ces chiffres ne sont pas confirmés par les autorités de Kinshasa. Les jeunes gens insurgés étaient munis d’armes de guerre. L’origine de ces armes n’est pas encore élucidée. Au cours d’une interview accordée à radiookapi.net, le gouverneur ad intérim de l’Equateur, Guy Inenge, a aussi indexé le chef de secteur suspendu de Dongo. Il l’a accusé de fomenter une «petite rébellion». Le chef de secteur suspendu bénéficie, dans ce mouvement de «rébellion», du soutien de certains dignitaires de la République, a-t-il affirmé. Le véritable enjeu de ces affrontements est celui de briguer des mandats territoriaux, a ajouté Guy Inenge.