Des ressortissants de l'Equateur en détention illégale et arbitraire à Makala, selon le sénateur Djoli

Prisonniers du CPRK

Prisonniers du CPRK

Le sénateur Jacques Djoli (opposition), a dénoncé vendredi “la détention illégale et arbitraire” de plus d’une centaine des militaires, policiers et civils originaires de l’Equateur à la Prison centrale de Makala. D’après lui, cette situation risque de donner l’impression d’une justice à deux vitesses, rapporte radiookapi.net

Parmi les personnes incarcérées, se trouvent des militaires impliqués dans l’opération dite de la “Pentecôte’’ en 2004. Ces derniers avaient été accusés de tentative manquée d’un coup de force pour renverser le président Joseph Kabila, a indiqué le sénateur Djoli. Un autre groupe des militaires incarcérés illégalement, d’après le même parlementaire, est celui qui s’était rendu à la Monuc en mars 2007, au lendemain des affrontements sanglants entre les FARDC et les militaires de l’ancien vice-président Jean-Pierre Bemba. Environ 90 militaires, proches de l’ancien vice-président, avaient été accueillis au siège de la brigade ouest de la Monuc à Kinshasa. Et novembre 2008, la Monuc les avait rendus à l’armée congolaise. Depuis lors, ils sont emprisonnés sans procès, selon Jacques Djoli. Le dernier groupe des détenus se trouvant dans la même situation est constitué de 14 militaires enlevés entre juin et août 2009, affirme encore le sénateur Djoli. Dans une lettre adressée le 5 février dernier à l’auditeur général des Forces armées de la RDC (FARDC), ce dernier a exigé l’application d’une justice républicaine et équitable à l’égard de ces détenus.
« C’est le ministre de la justice qui gère les services pénitenciers et les prisons. Il est mieux placé pour connaître la situation de cette centaine des prisonniers qui sont à Makala de manière totalement irrégulière. La semaine passée, nous avons pris l’initiative d’écrire à l’auditeur général pour que nous puissions discuter de cette situation qui interpelle plus d’un congolais et qui risque de donner l’impression qu’il y a une justice à deux vitesses », a déclaré Jacques Djoli à radiookapi.net

En plus, le sénateur indique avoir rencontré le ministre de la justice, Luzolo Bambi à ce sujet. « Je lui ai rappelé cette situation à plusieurs reprises. Les recommandations ont été faites à l’exécutif, il appartient à l’exécutif de faire son travail », souligne Jacques Djoli. Concernant les militaires que la Monuc avait remis à la disposition des FARDC, Jacques Djoli déplore le fait qu’ils sont écroués à la prison de Makala depuis plus d’une année alors que deux ou trois d’entre eux seulement étaient accusés d’infractions. Ces militaires étaient initialement destinés au brassage à Kamina, dans la province du Katanga. Ils ne sont jamais partis. Faute d’un avion disponible, aurait expliqué le Premier ministre Adolphe Muzito au sénateur.