Événements de Mbandaka: 49 civils exécutés par les FARDC, selon l’Asadho


Procès contre des militaires pilleurs après l'attaque de Mbandaka ©Jean-Tobie Okala/Monuc

L’Association africaine de Défense des Droits de l’Homme en RDC (Asadho) accuse les forces loyalistes d’avoir exécuté 49 civils au lendemain de l’attaque, le 4 avril, de la ville de Mbandaka par des insurgés se réclamant du Mouvement de Libération indépendant et Alliés. Le gouvernement provincial de l’Equateur rejette cette accusation.

Selon Jean Claude Katende, président de l’Asadho, l’organisation a mené des enquêtes sur place auprès des familles de victimes, à la morgue ainsi qu’auprès des autorités de la ville et des instances judiciaires. Sur Radio Okapi, il a affirmé :

«Nous avons identifié au moins 49 personnes qui ont été exécutées sommairement par les militaires des Forces armées de la République Démocratique du Congo, parce que ces personnes ont été soupçonnées soit d’être des Enyele, soit d’être leurs proches.»

Jean-Claude Katende propose la mise en place d’une commission d’enquête indépendante qui serait composée des membres du gouvernement, du parlement et des délégués de la société civile afin de faire la lumière «de manière définitive sur les auteurs des exactions, les victimes et, éventuellement, examiner la possibilité d’obtenir, pour les victimes, des réparations par la voie judiciaire.»

« Quand et où ? »

Pour Rebecca Ebale, ministre et porte-parole du gouvernement provincial, les conclusions de l’enquête de l’Asadho sont fausses sur toute la ligne.

Confronté au bilan avancé par l’Ong, la minstre s’est interrogée : «Quand et où ont-ils été tués et enterrés?» Elle ne reconnaît que 11 tués parmi les éléments des FARDC et de la police nationale.

«Ils ont été mis en terre dignement et publiquement samedi dernier à Mbandaka,» a-t-elle indiqué à Radio Okapi.

Toutefois, le gouvernement provincial se dit ouvert à la commission d’enquête indépendante que réclame l’Asadho. La ministre a avancé qu’une telle commission «va nous aider tous à découvrir l’autre version des faits, s’il y en a, à part celle que nous avons donnée nous-mêmes en tant que témoins oculaires de ces événements.»