Révision du statut de Rome: davantage de sécurité requise pour les victimes


Une vue de la salle de conférence de la CPI à la Haye © Asf.be

Les ONG congolaises présentes à Kampala à la conférence sur la révision du statut de Rome plaident en faveur d’une plus grande sécurisation des victimes et des informateurs de la Cour pénale internationale (CPI). Elles ont livré leur position le lundi 31 mai en marge de l’ouverture la Conférence internationale sur la révision du statut de Rome qui institue la CPI.

La synergie des ONG congolaises pour les victimes (SYCOVI) suggère aux Etats parties, particulièrement la RDC, la création d’un fonds national pour les victimes. Selon cette plate-forme d’ONG, ce fonds pourra jouer un rôle plus important que le fonds actuel de la CPI pour l’assistance des victimes.

Leur initiative vise notamment l’éloignement des victimes de l’endroit où leurs vies seraient en danger. Ceci à cause d’éventuelles menaces des personnes susceptibles des poursuites par la CPI.

Un délégué d’une ONG de l’Ituri ayant requis l’anonymat suggère que soient incluses dans le statut de Rome réformé des mesures efficaces pour sécuriser les informateurs ayant permis à la CPI d’arrêter quelques suspects.

D’après ce délégué, l’intégration de certains suspects en liberté dans l’armée congolaise, à l’instar de l’ancien chef de guerre Bosco Ntaganda, ne permet pas aux intermédiaires de la CPI de vivre en toute tranquillité dans leurs milieux.

Justice et paix sont compatibles

De leur côté, les ONG internationales ont réaffirmé l’importance pour les Etats d’arrêter et de déférer devant la justice internationale les personnes accusées de crimes contre l’humanité. Elles ont balayé l’argument selon lequel l’arrestation de certains suspects bloquerait le processus de paix dans certains pays comme la RDC.

L’ONG internationale Human Rights Watch partage cette opinion. La chargée de campagne sur la justice internationale au sein de cette ONG pense plutôt que la violence persiste dans l’est de la RDC parce que certaines personnes suspectées de crimes de guerre sont en liberté.

Géraldine Mattioli a déclaré à Radio Okapi:

« La culture de l’impunité qui persiste dans l’est du Congo n’a pas apporté la paix. Donc, c’est un mauvais procès qu’on fait à la justice et à la CPI en disant qu’elle est un obstacle à la paix, parce que c’est l’inverse que nous voyons. C’est le fait d’empêcher l’action de la justice qui a encouragé les criminels de guerre leur lançant un signal fort que s’ils commettent beaucoup de crimes ils seront promus dans les institutions de l’Etat. »

Crime d’agression

Le ministre de la Justice de la RDC, absent à l’ouverture, a indiqué à Radio Okapi que son gouvernement attend de ces assises la définition du «crime d’agression».

La Conférence internationale sur la révision du statut de Rome a ouvert ses portes lundi à Kampala, en Ouganda. Le Secrétaire général des Nations  Unies, Ban Ki-Moon et plusieurs personnalités représentant près d’une centaine des pays participent à ces assises. Elle est organisée par l’assemblée des Etats Parties de la CPI.