Ituri: quatre agents du fisc accusés de falsifier les documents officiels

Quatre agents du centre d’impôt synthétique de Bunia sont détenus au cachot de l’auditorat militaire de garnison de Bunia depuis le week-end dernier. La justice militaire de Bunia les accuse de falsifier et de vendre les documents de bord des véhicules.

Selon l’auditeur militaire de garnison de Bunia, les cartes roses falsifiées serviraient à favoriser le vol des voitures et motos à Bunia. Les véhicules volés en Ouganda traverseraient facilement la frontière grâce à ses documents, selon cette source.

Ce réseau de falsificateurs a été démantelé à partir d’une moto cambriolée au mois d’avril dans la périphérie de la cité de Bunia et retrouvée deux mois plus tard à Isiro dans le district du Haut-Uélé.

Le voleur appréhendé détient pourtant tous les documents de cette moto, notamment une carte rose délivrée à Bunia.

La carte rose de la moto volée porte deux sceaux. Sur l’un des sceaux est mentionné le nom de Pascal Tshudia, l’actuel chef du centre d’impôt de Bunia. A l’époque de ce vol, il était receveur d’impôt. Interrogé, il a affirmé que sa signature a été imitée et son ancien sceau volé par les agents du fisc aux arrêts.

L’auditeur militaire de garnison de Bunia poursuit son enquête. Il dit avoir découvert des nombreuses autres cartes roses délivrées par les agents de la Direction générale des impôts (DGI) et comportant les mêmes détails. Certaines cartes roses sont vendues vierges pour faciliter le vol des véhicules, indique la même source.

Choléra et diarrhée à Basoko: plus de mille cas dont trente deux décès

Le territoire de Basoko, situé à 300 Kilomètres à l’ouest de Kisangani, en Province Orientale, est en proie à une épidémie de diarrhée et de choléra. Le médecin chef de zone de santé de Basoko qui a livré cette information a fait état de plus de 1000 cas dénombrés dont déjà 32 décès. Selon lui, les victimes sont les populations riveraines de la rivière Arwimi.

Toujours selon la même source, l’ONG internationale Médecins sans frontières est présentement à pied d’œuvre pour une prise en charge de ces cas.

En mars dernier, l’administrateur du territoire de Basoko a déclaré les deux épidémies. La diarrhée sanglante se propage à grande vitesse dans les zones de santé. Le docteur Charles Lobanga, médecin chef de zone de santé de Basoko, explique:

«Au début, la dysenterie bactériale n’était concentrée rien qu’au village de Koki, à 7 kilomètres de Basoko. Mais à partir de la 19e semaine, sur vingt aires de santé, douze connaissent des cas de diarrhée. D’abord les grands foyers étaient Basamba, Luholo, Toyokana, Kanabaonde et Yambe.»

Quant au cholera, neuf décès ont déjà été enregistrés depuis le test rapide de l’ONG Médecins sans frontières France. Le docteur Charles Lobanga précise:

«Quand l’équipe de Médecins sans frontière France est descendue, elle a fait un test rapide à Basamba et à Luhulo… Pour le choléra, nous avons enregistré pratiquement cinquante huit cas et neuf décès.»

Selon le médecin inspecteur provincial, MSF/Belgique est en train d’enregistrer les premiers soins, en attendant les résultats des examens envoyés en Afrique du Sud.