Kinshasa: les fonctionnaires exigent l’application du barème salarial de Mbudi


Fonctionnaires congolais, en grève, devant le bâtiment de la fonction publique (Archives)

Les délégués des syndicats indépendants de l’administration publique ont manifesté lundi 12 juillet soir devant la primature à Kinshasa. Calicots à la main et scandant des chansons, ils réclament au gouvernement l’application du barème de Mbudi (Ndlr : Mbudi est le nom d’un quartier périphérique de Kinshasa, dans la commune de Mont Ngafula où s’était conclu en février 2004 un accord sur le barème salarial entre les représentants des fonctionnaires et le gouvernement) à toutes les catégories des fonctionnaires de l’Etat. Le Premier ministre Adolphe Muzito a reçu les manifestants tard dans la soirée.

Une centaine de fonctionnaires, air grave et décidé, réclamaient le réajustement à la hausse de leurs salaires. D’après eux, il n’y a pas de raison de ne pas obtenir ce réajustement concédé récemment aux secrétaires généraux de la fonction publique.

Modeste Rashidi Kayombo, porte-parole des syndicats indépendants de l’administration publique, explique le sens de la démarche des fonctionnaires de l’Etat :

«Nous exigeons l’extension du barème de Mbudi déjà payé aux secrétaires généraux, à toutes les catégories des agents et fonctionnaires de l’Etat, sur toute l’étendue de la République… maintenant que le Congo a atteint le point d’achèvement [processus qui allège environ 90% de sa dette] »

Dans le mémorandum adressé au Premier ministre, les syndicalistes dénoncent la discrimination et la mauvaise répartition des richesses nationales par le gouvernement, en violation de la constitution.

Ils estiment que le personnel politique consomme 90% de l’enveloppe salariale du pays, ne laissant que 10% aux fonctionnaires.

Les représentants des fonctionnaires rappellent que le gouvernement promet le salaire décent de Mbudi depuis 2004.

Répondant aux fonctionnaires, le Premier ministre Adolphe Muzito a indiqué qu’il n’y avait pas de barème pour les secrétaires généraux.

Il a proposé la création d’une commission pour examiner leurs  revendications et étudier les possibilités de les intégrer aux crédits  additionnels prévus dans le budget au second semestre de 2010.