Kinshasa approuve le rapport « Mapping » et réclame justice pour les victimes


Luzolo Bambi, ministre de la Justice et droits humains

Le gouvernement de la RDC approuve le rapport Mapping des Nations Unies sur les plus graves violations des droits de l’homme commises en RDC entre 1993 et 2003 et demande à l’ONU de rendre justice aux nombreuses victimes de ces violations. C’est en substance les propos tenus par le ministre congolais de la Justice, Luzolo Bambi, samedi 2 octobre à Kinshasa au cours d’une conférence de presse.

Tout en approuvant le rapport Mapping de l’ONU, Luzolo Bambi a déploré le fait que les auteurs du rapport n’ont pas fait recours aux sources gouvernementales.
Il s’agit, d’après lui, des sept livres blancs sur les massacres de Makobola, Kasika, Mwenga et Kisangani qui n’ont pas été exploités dans le rapport Mapping.

En ce qui concerne les inventaires des violations les plus graves des droits de l’homme et de droit international humanitaire, le ministre de la Justice a déclaré :

« Mars 1993 à juin 1996, le rapport n’insiste pas beaucoup sur le fait que les milliers des réfugiés hutus rwandais venus en RDC en 1994, l’ont  été sur demande et insistance de la communauté internationale pour mieux faire ressortir les responsabilités. »

Quant aux options de justice transitionnelle et des efforts de lutte contre l’impunité, la même source affirme que tous les crimes commis contre les congolais seront poursuivis.

Le gouvernement congolais est ouvert aux discussions pour la création des juridictions spécialisées afin de juger les criminels, a déclaré Luzolo Bambi.

Pour les crimes commis après juillet 2002, ajoute-t-il, la RDC a déjà déféré des cas à la Cour pénale internationale (CPI) et certains congolais remis à cette juridiction internationale.

Par ailleurs, pour ce qui est des auteurs des violences sexuelles actuellement sous les verrous et de l’aide financière apportée au secteur judiciaire, le ministre de la Justice précise:

« Il y a beaucoup d’auteurs de viol qui sont dans les prisons. Il y a même un officier général qui est actuellement en détention. Le paradoxe c’est cet engouement : état de droit et manque d’aide possible.»

D’après Luzolo Bambi, le caractère mixte des chambres spécialisées à créer pour juger les criminels confère une présence temporaire de magistrats internationaux.

Ils accompagneront la réforme judiciaire sans toutefois priver la justice congolaise de dire le droit, a précisé Luzolo Bambi.