Nord-Kivu: Roger Meece évalue la situation sécuritaire à Kitchanga


Roger Meece, le représentant spécial du secrétaire général de l’ONU en RDC

« Nos forces onusiennes ainsi que les FARDC se préparent toujours à protéger les civils et à réagir contre toute tentative de la violence, » a déclaré, dimanche 31 octobre à Kitchanga, le patron de la mission de l’ONU pour la stabilisation de la RDC à la fin de sa mission d’évaluation de la situation sécuritaire du Nord-Kivu.

Roger Meece s’est rendu respectivement à Kitchanga, un ancien bastion du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), à une centaine de kilomètres au nord-ouest  de Goma, en territoire de Masisi, et à la Rwindi, 150 kilomètres au nord de la même ville, cette fois en territoire de Rutshuru.

La Rwindi marquée en rouge sur la carte
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A Kitchanga particulièrement, le représentant spécial du secrétaire général de l’ONU en RDC, a été informé du fait que les femmes paysannes ne savent plus vaquer à leurs activités champêtres parce qu’elles sont devenues la cible d’une forme de violence particulière : la mutilation des organes génitaux féminins.

Terrifiées par cette pratique honteuse et sadique, les femmes de cette contrée ont décidé de ne plus se rendre aux champs. L’une de ces femmes témoigne :

«Ici [à Kitchanga], aucune femme ne peut se déplacer jusqu’à son champ à Kitomo ou à Kibarizo sans être accompagnée. Assurément, elle sera tuée avec une corde au cou. Elle sera amputée de tous les organes qui font sa féminité: les seins et le sexe. Même les hommes perdent leurs organes génitaux. Deux hommes ont déjà subi ce sort, mais le nombre des femmes est de loin plus élevé.»

Les auteurs de cette pratique ne sont pas toujours identifiés.

Celle-ci en rajoute à la psychose créée déjà à Kitchanga par la rumeur persistante d’une nouvelle guerre qui serait en préparation par les groupes armés, Maï-Maï et CNDP nommément cités.

Allégation rejetée par Alexandre Gatemba, administrateur de territoire adjoint issu du CNDP. Il a déclaré :

« La guerre que le CNDP mène actuellement est plutôt une guerre politique et non une guerre militaire. Elle est liée à la revendication des engagements signés avec le gouvernement. Que la population se tranquillise, je pense qu’il n’y a pas de guerre,» a-t-il rassuré.

Quoi qu’il en soit, le représentant spécial du secrétaire général des Nations unies en RDC a été formel: le temps de la violence est révolu.

Et, quelle que soit la nature de la revendication, il faut privilégier le dialogue entre toutes les parties. Ce à quoi s’emploie d’ailleurs la Monusco, sans pour autant déroger au principe de protection de la population civile en cas de violences contre celle-ci, a souligné Roger Meece.

«Nous faisons notre mieux aussi pour faciliter ces efforts de trouver des solutions pacifiques », a déclaré le chef de la Monusco.

C’est pour la deuxième fois que Roger Meece est arrivé à Kitchanga.

La première fois, il y était en tant qu’ambassadeur des Etats-Unis, toujours à la recherche de la paix dans la région.