Fizi-centre: la situation sécuritaire toujours précaire


Carte de Fizi, au Sud-Kivu

Le gouverneur du Sud-Kivu et le chef de bureau de la Monusco Bukavu ont effectué ce vendredi une visite d’évaluation de la situation sécuritaire à Fizi-centre, chef-lieu du territoire de Fizi, après des troubles de la semaine dernière qui ont débouché sur la mort d’un soldat FARDC, lynché par une population en colère.

A la suite de ces incidents, Fizi-centre s’était vidé de ses habitants.

C’est donc une entité presque déserte que Marcellin Cishambo et le responsable de la Monusco Bukavu ont visitée.

Ce qui n’a pas empêché le chef de l’exécutif provincial de tenir un meeting populaire auquel n’ont assisté que peu d’habitants venus des villages environnants où ils se sont réfugiés.

Ceux-ci ont posé au gouverneur deux préalables pour leur retour à Fizi-centre.

Les troupes FARDC déployées dans cette contrée dans le cadre de l’opération Amani leo doivent aller ailleurs, et en revanche, les casques bleus de la Monusco doivent être déployés de manière permanente dans la cité.

Concernant le premier préalable, Marcellin Cishambo a répondu que la logistique disponible pour le moment ne permettrait pas un redéploiement des soldats FARDC basés dans ce territoire vers d’autres zones.

Toutefois, le gouverneur du Sud-Kivu a indiqué à ses interlocuteurs que des mesures disciplinaires sont envisagées pour des soldats qui se seront rendus coupables.

Le commandant des opérations Amani leo qui a accompagné le gouverneur de province est d’ailleurs resté sur place à Fizi-centre pour remettre l’ordre et la discipline.

Côté Monusco, une compagnie des casques bleus a été déployée sur place ce vendredi même.

Elle y restera pendant trois jours.

Et ce, en attendant, a souligné le chef de bureau de Bukavu, le renforcement des mesures susceptibles de favoriser le retour des habitants de la place aujourd’hui déplacés.

En dehors du meeting populaire, le gouverneur Cishambo et sa suite ont également procédé à des consultations avec les chefs coutumiers de la place, la société civile locale et un groupe de femmes de ce territoire.

Celles-ci ont fait part à la délégation des cas de viols dont un certain nombre de femmes dans ce territoire. Dix à douze cas ont été répertoriés, selon la mission d’évaluation.