Kinshasa: procès Chebeya, les plaidoiries commencent le jeudi 24 mars

La cour militaire de Kinshasa a clôturé, ce jeudi 17 mars, l’étape préliminaire du procès Floribert Chebeya, défenseur émérite des droits de l’homme retrouvé mort le 2 juin 2010 dans la capitale. Au terme de près de dix mois d’instructions sur sa mort, elle a décidé de passer aux plaidoiries dans une semaine. A cette même audience, la cour a jugé par contumace les trois officiers fugitifs de la police.

La cour a retenu à charge des prévenus fugitifs Christian Ngoy, Paul Mwilambwe et Jacques Mugabo, la désertion et la détention illégale d’armes et munitions de guerre.

Plusieurs objets notamment des bombes, des cagoules, des armes, la liste des insurgés de Goma à Bukavu, des préservatifs similaires à ceux retrouvés dans la voiture de Chebeya le 2 juin 2010, ont été saisis dans leurs résidences par le ministère public au lendemain de leur fuite, après la mort de l’ex-directeur exécutif de l’ONG La Voix des sans voix (VSV).

Au cours cette courte audience d’évaluation, la cour militaire a fait un bref rapport des relevés téléphoniques émis et reçus par les fugitifs et le colonel Daniel Mukalayi, pendant la période suspecte de la mort de Chebeya.

Concernant particulièrement Christian Ngoy, la cour a  confirmé que les relevés des appels téléphoniques au soir du 1er juin ont été pris en charge notamment par les antennes relais des compagnies cellulaires situées au niveau de:

  • la cathédrale du Centenaire (NDLR: non loin de l’inspection générale de la police),
  • Lingwala,
  • Bandal Sinkin,
  • Kimbondo,
  • Ma vallée (NDLR: non loin du quartier Mitendi, où le corps de Chebeya a été retrouvé) et
  • l’avenue Nguma.

Après examen de tous ces éléments, elle a donc mis en cause les officiers de la police en cavale.

La cour militaire s’est estimée suffisamment éclairée sur la mort de Floribert Chebeya, après avoir entendu plusieurs renseignants, civils et policiers sur cette affaire.