Affaire Philippe Undji: la défense sollicite l’acquittement

Cour suprême de justice à Kinshasa, 2006.Cour suprême de justice à Kinshasa, 2006.

Cour suprême de justice à Kinshasa, 2006.

La défense a plaidé devant la Cour suprême de justice, le lundi 25 avril, pour l’acquittement de Philippe Undji, ministre du Développement rural révoqué par ordonnance présidentielle, vendredi 11 mars. Ses avocats ont clamé son innocence dans l’affaire de détournement des deniers publics, dont il est poursuivi par le Parquet général de la République.

Depuis trois semaines Philippe Undji est écroué à la prison centrale de Makala pour près de vingt cinq mille dollars américains qu’il aurait détournés. 

Me Zoury Masela, avocat du prévenu, explique sa démarche: 

«De millions de dollars, on a atterri à vingt quatre mille sept cent quatre vingt dollars américains soixante deux cents. Et sur ça, nous avons expliqué amplement pour démontrer que ce qu’il avait fait était justifié et qu’on devrait l’acquitter.» 

Le parquet avait requis contre Philippe Undji la peine  de 12 mois des travaux forcés. 

Me Zoury Masela a reconnu que la cour, dans son pouvoir discrétionnaire, pouvait aller au-delà du souhait de la défense. 

Même à ces conditions-là, a-t-il plaidé, que la cour «comprenne qu’il y a des causes de justification, l’état de nécessité, la contrainte morale et aussi de larges circonstances atténuantes à prendre en compte.» 

Fort de tout cela, la défense a sollicité que, si jamais il y a condamnation de l’ex-ministre, «que ça soit avec sursis.»  

La Cour suprême de justice a pris l’affaire en délibéré.

Le président de la République a démis, vendredi 11 mars,  Philippe Undji de ses fonctions de ministre du Développement rural. L’ordonnance de révocation, contresignée par le Premier ministre Adolphe Muzito, a été lue le même jour à la télévision officielle, RTNC.

Le lendemain, le ministre de la Justice, Luzolo Bambi, a annoncé, au cours d’une conférence de presse à Kinshasa, que son collègue Philippe Undjia été révoqué et mis à la disposition de la Justice.

Son arrestation, a-t-il précisé, s’inscrivait dans la cadre de la deuxième phase de l’opération «tolérance zéro», visant à traduire en justice les hauts fonctionnaires de l’Etat suspectés de corruption ou de détournement des deniers publics. Toutefois, il n’a pas donné de détails sur les fonds détournés.

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