Opienge: un chef Maï-Maï conditionne sa reddition à la création d’une zone tampon

Hélicoptère de la MONUSCO, Kisangani, décembre 2010.Hélicoptère de la MONUSCO, Kisangani, décembre 2010.

Hélicoptère de la MONUSCO, Kisangani, décembre 2010.

Il faut une zone tampon placée sous la direction de la Monusco. C’est la condition que pose le major Luc Yabili, commandant rebelle Maï-Maï à Opienge, dans le territoire de Bafwasende, à 262 kilomètres à l’est de Kisangani, pour se rendre aux Forces armées de la RD Congo (FARDC).

Le major Luc Yabili s’est exprimé à travers une lettre qu’il a remise à une délégation qui l’a rencontrée dans son fief. Cette délégation a été envoyée par les notables de Bafwasende, selon la société civile locale.

Général autoproclamé dans le fief qu’il contrôle, ce chef rebelle veut que la zone tampon qu’il exige soit située entre la collectivité de Balobé et le poste d’Etat d’Opienge où sont présentement concentrés les militaires des FARDC.

D’autres conditions posées par le chef rebelle sont les suivantes:

  • la sécurisation de son escorte par la Monusco, de Balobé à Kisangani;
  • la restauration de l’autorité de l’Etat à Balobé et à Opienge;
  • le remplacement des garde-parcs actuels dans le Maiko qu’il considère comme des braconniers, par un personnel formé;
  • la prise en charge de 8875 personnes qui vivent avec lui dans la collectivité de Etadile 2, son lieu de retranchement.

Le ministre provincial de l’Intérieur a déclaré être au courant des conditions posées par le général autoproclamé Luc Yabili.

Le gouverneur de province, a-t-il poursuivi, a déjà saisi le gouvernement central «de qui relève de la défense nationale.»

Par ailleurs, d’après la société civile, la délégation des notables de Bafwasende partie rencontrer Luc Yabili est rentrée à Opienge avec 127 personnes remises par ce dernier.

Ce geste est destiné, affirme la même source, à démontrer la bonne foi du commandant rebelle Maï-Maï.

Les représentants de la Monusco et des FARDC, venus de Kisangani, ont discuté, pendant quatre jours à Opienge, avec un émissaire de Luc Yabili. A l’issue ces discutions, il avait été recommandé au chef d’encadrement de poste d’Etat d’Opienge de se rendre incessamment en forêt pour rencontrer ce leader Maï-Maï qui y est retranché depuis plusieurs mois.

Lire aussi:

Opienge: les FARDC rejettent les négociations des notables avec les Maï-Maï

Opienge: le calme est revenu, mais pas l’autorité de l’Etat

Bafwasende: le poste d’Etat d’Opienge est tombé sous contrôle des Maï-Maï