Révision du fichier électoral: le risque d’une campagne électorale précoce dans les médias

Les acteurs politiques et différentes personnalités du pays profitent de la révision du fichier électoral pour mesurer leur popularité sur terrain. A Kinshasa, comme à l’intérieur du pays, ils s’accompagnent  de leurs proches dans les centres d’enrôlement. Ils en profitent pour inviter leurs sympathisants à un enrôlement massif ou lancer des appels à l’endroit de la population pour leur élection ou réélection.

Des personnalités politiques, des hommes d’affaires, des pasteurs et autres «fils du terroir» se  rendent dans les centres d’inscription pour s’enrôler entourés d’une multitude de militants, scandant des slogans du parti et brandissant des effigies, et calicots.

Cette pratique est devenue monnaie courante ces derniers jours pour tous les potentiels candidats de toutes tendances confondues.

«La loi ne permet pas la campagne électorale en dehors des trente jours qui précèdent l’élection», a indiqué mardi 5 juillet, le ministre de la Communication et Médias, Lambert Mende.

Mais, pour les personnalités qui en appellent déjà au vote pour les uns et les autres, il a précisé:

«Ça peut être considéré comme de la campagne. Nous attendons que la Ceni [Commission électorale nationale indépendante], qui est la seule autorité électorale dans le pays, puisse tirer la sonnette d’alarme ou demander éventuellement des sanctions contre des gens qui font cela. Mais, de là à généraliser, je pense que je ne m’aventurerais pas.»

Cependant, pour le président de la Haute autorité des médias (HAM), Primo Mukambilwa, ce sont des activités politiques normales:

«Je ne pense pas qu’il s’agit d’une campagne électorale précoce. Il s’agit d’une activité politique intense liée à l’année électorale,» a-t-il estimé.

La Ceni, pour sa part, tient à rappeler que la loi est claire à ce sujet. La campagne électorale ne peut se faire que selon le calendrier tel que le stipule la loi.

Le Conseil supérieur de l’audio visuel et de la communication (CSAC), qui devrait succéder à la HAM, n’est toujours pas entré en fonction. Cela constitue, d’après un analyste, un handicap majeur dans  la régulation et le contrôle de ce qui pourrait être considéré comme une précampagne électorale.

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