L’archevêque de Kinshasa, le cardinal Laurent Monsengwo, a déclaré ce lundi 12 décembre au cours d’une conférence de presse que les conclusions des observations de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) «posent sérieusement la question de la crédibilité de l’élection présidentielle».
Le cardinal Laurent Monsengwo a affirmé qu’à l’analyse des résultats publiés par la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) vendredi 9 décembre, «il y a lieu de conclure qu’ils ne sont pas conformes à la vérité ni à la justice».
«Nous avons tous vu les images des bureaux de Lubumbashi et du Katanga,» a-t-il indiqué évoquant les cas des bureaux de vote incendiés le jour du vote par des hommes armés qui auraient même emporté des urnes.
Mais l’archevêque de Kinshasa demande aux contestataires éventuels de recourir aux voies de droit et de ne pas se livrer à la violence, expliquant que les résultats sont provisoires et doivent être confirmés parla Coursuprême de justice.
«Manque de crédibilité»
Dans une déclaration publiée samedi 10 décembre, la mission d’observation électorale du Centre Carter estimait également que les résultats de l’élection présidentielle, annoncés par la Ceni, «manquaient de crédibilité».
Mais pour l’ONG, les problèmes que posent le processus de compilation, constatés à Kinshasa et Lubumbashi, ne remettent pas en cause l’ordre de candidats annoncé car l’écart des voix entre eux est très important. C’est ce qu’explique Baya Kara à Radio Okapi, au nom du centre crée par l’ancien président américain, Jimmy Carter :
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L’opposition congolaise conteste les résultats provisoires de l’élection présidentielle du 28 novembre qui donnent le président Joseph Kabila gagnant avec 48,95% des suffrages devant l’opposant Etienne Tshisekedi (32,33%). Elle refuse cepedant de saisir la Cour suprême de justice (CSJ) sur les irrégularités constatées lors du scrutin.
Selon elle, «cette juridiction n’inspire pas confiance».
Etienne Tshisekedi a déclaré vendredi 9 décembre à Radio Okapi qu’il préférait ignorer «cette institution [Cour suprême de justice] acquise à Kabila».
D’après une dépêche de l’Agence Reuters publiée ce lundi 12 décembre, le président de la RDC Joseph Kabila a jugé que la crédibilité de l’élection présidentielle ne pouvait pas être mise en cause. Mais le vainqueur du scrutin présidentiel du 28 novembre reconnaît «des erreurs» dans le processus électoral.