Sud-Kivu: la suspension du service des SMS porte préjudice aux sourds-muets

Main avec portable.Main avec portable.

Main avec portable.

L’association des personnes vivant avec handicap du Sud-Kivu sollicite «la levée sans délai» de la suspension des SMS dans tous les réseaux de communication de la RDC. 

Dans son mémorandum adressé au ministre de l’Intérieur, mercredi 7 décembre, l’«Initiative pour l’avenir meilleur», qui travaille pour la promotion et  la défense des personnes vivant avec handicap, estime que la décision de suspendre le système de messagerie écrite des téléphones portables, prise par le vice premier ministre de l’Intérieur le 3 décembre dans un contexte électoral (lien vers l’annonce de cette mesure), porte un préjudice particulièrement sérieux aux sourds-muets. 

Les sourds-muets, pour qui le service de messagerie téléphonique,  permettant d’envoyer et de recevoir de courts textes communément appelé SMS (Short Messages Service) ou textos par téléphone portable, constitue l’unique moyen de bien travailler, n’arrivent plus à communiquer, selon Blaise Bulonza, responsable de l’«Initiative pour l’avenir meilleur».

Pour lui, il s’agit là d’une violation des droits de l’homme: 

«Beaucoup de sourds-muets font de la menuiserie, de la cordonnerie, de la savonnerie ou de l’artisanat. Ils sont en difficultés maintenant. Ils ne peuvent plus exercer leur droit de communication et contacter leurs clients. C’est une insécurité pour eux. Ils ne savent plus comment vivre.»  

Cette association se propose de rencontrer le  gouverneur du Sud-Kivu, Marcellin Chishambo, pour  lui demander d’intercéder auprès du gouvernement central. 

La protestation de cette association intervient après celle du Réseau national des ONG des droits de l’homme de la République démocratique du Congo (Renadhoc), qui avait dénoncé, le samedi 3 décembre, «une aliénation d’un droit garanti par la constitution et les textes internationaux ratifiés par la RDC» demandant la levée de la mesure.

«C’est regrettable de priver à toute une population ce moyen de communiquer entre elle [à moindre coût] par rapport au coût que représenteraient les appels téléphoniques,» avait, pour sa part, déploré le secrétaire général de la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH)/zone Afrique, Paul Nsapu.

Le Vice premier ministre de l’Intérieur, Adolphe Lumanu, avait décidé, samedi 3 décembre, de suspendre le service de messagerie téléphonique, dans tous les réseaux de télécommunication de la RDC. Selon lui, cette mesure « conservatoire » (c’est-à-dire, dans ce cas précis,  « momentanée », qui n’est pas destiné à durer)  avait été prise pour préserver l’ordre public et assurer un aboutissement heureux du processus électoral en RDC.