Marche des chrétiens : des fidèles libérés grâce à l'intervention de la Monusco

Des évêques catholiques, lors d’une messe dite le 12/1/2012 à la Cathédrale Notre Dame du Congo. Radio Okapi/ Ph. John BompengoDes évêques catholiques, lors d’une messe dite le 12/1/2012 à la Cathédrale Notre Dame du Congo. Radio Okapi/ Ph. John Bompengo

Des évêques catholiques, lors d’une messe dite le 12/1/2012 à la Cathédrale Notre Dame du Congo. Radio Okapi/ Ph. John Bompengo

La libération des fidèles catholiques bloqués, jeudi 16 février lors de la marche des chrétiens, à l’intérieur de la paroisse catholique Saint Joseph à Kinshasa a été négociée par la Monusco. Le porte-parole de la mission onusienne, Manodje Mounoubai,  l’a déclaré ce vendredi 17 février à Radio Okapi.

Organisée pour exprimer le rejet des résultats des élections du 28 novembre 2011 et exiger la démission du bureau de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), la marche des chrétiens devait partir de la paroisse Saint Joseph. Mais, la veille, elle avait était interdite par le gouverneur de la ville de Kinshasa.

Dans certaines paroisses de Kinshasa où les chrétiens s’étaient regroupés pour se rendre à la paroisse Saint Joseph, lieu de départ de la manifestation, un dispositif de la police avait été déployé pour leur interdire tout mouvement.

Mais des fidèles qui étaient déjà parvenus dans l’enceinte de Saint Joseph y ont été bloqués par des forces de l’ordre.

Manodje Mounoubai a affirmé qu’après cet incident, « les agents de la Monusco sur terrain sont tout de suite entrés en contact avec les responsables de la Police nationale congolaise pour s’assurer d’abord que les droits de ces personnes étaient respectés et ensuite négocier la liberté de mouvement de toutes les personnes qui se trouvaient à l’intérieur ».

Thierry Landu, porte-parole du Conseil de l’apostolat des laïcs catholiques du Congo (CALCC), organisateur de la marche, a reconnu ce vendredi l’intervention de la Monusco pour la libération des fidèles.

Une répression sauvage, selon l’opposition

Dans un communiqué rendu public, vendredi 17 février, des partis de l’opposition dénoncent la brutalité de la répression de cette marche. Réunis au siège du Mouvement du peuple congolais pour la République de Jean-Claude Mvuemba, les représentants de ces partis politiques ont aussi dénoncé l’interdiction de cette manifestation.

Ecoutez un extrait du communiqué lu par Jean Claude Mvuemba.

Fichier audio : téléchargez Flash pour écouter.

Un communiqué de presse de l’Union européenne publié jeudi 16 février condamne aussi la répression de cette marche.

L’Union européenne déplore les incidents survenus lors de l’intervention des forces de l’ordre pendant la manifestation.

Affirmant l’importance qu’elle attache « au respect des libertés publiques, y compris le droit de manifestation et d’expression exercé d’une manière responsable », l’Union européenne regrette l’interdiction de cette marche.

Elle appelle les autorités de la RDC« à prendre les dispositions nécessaires afin de garantir les droits et libertés d’expression de tous les citoyens dans cette période cruciale pour l’évolution démocratique du pays et de créer les conditions nécessaires à l’instauration d’un débat politique ouvert ».

Interrogé sur le déroulement de la marche, le commissaire général de la police, Charles Bisengimana, avait affirmé que la police était dans l’obligation de l’empêcher puisqu’elle était interdite par les autorités de la ville.

Mais il a rejeté toutes les accusations de violences portées contre la police.

Justifiant l’usage du gaz lacrymogène, il a affirmé que les policiers voulaient disperser les militants de l’UDPS qui tentaient de se joindre aux chrétiens.