Bunia: la Regideso ne dessert que 4 litres d'eau par jour et par habitant

Bagare autour d’un puits d’eau

La population de Bunia en Ituri dans la Province Orientale éprouve d’énormes difficultés pour accéder à l’eau potable. Vielle de cinquante huit ans, l’usine de la Régie de distribution d’eau (Regideso) qui dessert est largement dépassée par la demande. Elle ne sert que quatre litres d’eau par jour par habitant en lieu et place de soixante litres, a indiqué, ce jeudi 22 mars, le chef de centre de la Regideso.

L’eau reste une denrée rare pour les habitants de Bunia. Il n’y a que quelques quartiers qui sont raccordés soit au réseau de la Regideso, soit à celui de la Caritas. Malgré cela, ces rares privilégiés passent parfois des semaines entières sans eau.

La plupart des habitants se servent carrément des eaux sales des rivières Ngezi ou Nyamukau. Ils se plaignent de cette situation:

«Le problème d’eau ici à Bunia est très difficile. L’eau est sale. Au quartier Sayo et Bakoko, il n’y a pas d’eau. Les gens vont mourir, à cause du manque d’eau !»

La Regideso indique qu’elle n’a qu’une faible capacité de production journalière de deux mille litres pour une population de près de cinq cents mille habitants. Dodo Bwazoka, chef de centre Regideso, explique:

«La Régideso/Bunia existe depuis 1954. Elle a une usine qui avait été construite à cette date là, avec une capacité de 50 mètres cube/heures, soit 1200 mètres cube par jour, pendant que la population locale était estimée à 6000 habitants. La population n’a pas suffisamment d’eau dans la cité de Bunia. Cela est lié à la faible capacité de production de la Regideso

Toutes les promesses des autorités pendant la campagne électorale de 2011 pour améliorer la desserte en eau dans la ville sont restées lettres mortes. Pendant cette campagne, une grosse machine à forer l’eau avait été présentée à la population par les autorités.

Depuis lors, cette mitraille est garée devant la résidence du chef de cité. Ce dernier a dit attendre «soit de pièces supplémentaires soit des techniciens». En attendant, le calvaire de l’eau continue pour cette  population, qui ne vit qu’à 55 kilomètres du Lac Albert.