RDC: l’opposition réagit différemment sur l'arrestation de Bosco Ntaganda à la CPI

Quelques membres de l’opposition Congolaise dans la salle Fatima le 24/8/2011 à Kinshasa. Radio Okapi/ Ph. John Bompengo

Les partis de l’opposition ne sont pas unanimes sur le transfèrement du général Bosco Ntaganda à la Cour pénale internationale (CPI) au cas où il est arrêté. Le MLC Alexis Lenga fait partie des députés de l’opposition qui désapprouvent la démarche du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD) qui considère que Bosco Ntaganda doit être jugé au pays pour indiscipline.

Alexis Lenga souhaite plutot que ce général soit jugé à la Haye comme son ancien compagnon d’armes Thomas Lubanga, jugé coupable des crimes de guerre commis en 2002 en Ituri.

Le député Mlc rappelle que le gouvernement congolais avait évoqué son incapacité à juger Thomas Lubanga. Et pour lui, le même argument vaut pour Bosco Ntaganda.

Le député MLC qui dénonce une justice à double vitesse dit ne pas comprendre que les autorités congolaises tiennent absolument à juger le général Bosco Ntaganda.

Il indique que si ces autorités avaient vraiment la volonté de laisser la justice congolaise traiter des crimes de guerre commis au pays, elles auraient dû faire revenir tous les Congolais détenus à la Haye (NDLR : Thomas Lubanga, Germain Katanga, Matthieu Ngudjolo et Jean-Pierre Bemba).

«En ce moment là ce sera une justice au niveau de la nation. Et non une discrimination en ce qui concerne les uns, comme c’est le cas maintenant », ajoute Alexis Lenga, expliquant que le refus de transférer Bosco Ntaganda à la CPI «m’amène à croire qu’il y a dans ce dossier une complicité au sommet de l’Etat».

L’opposant Roger Lumbala soutient la position du PPRD

Le député opposant Roger Lumbala a soutenu la position du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD). Elu sur la liste SET (Soutien à Etienne Tshisekedi), ce député estime, pour sa part, que le général Bosco Ntaganda peut être jugé par les juridictions nationales.

«Bosco Ntaganda, en tant que général dans l’armée congolaise ne peut pas faire l’objet des poursuites au niveau de la CPI. Nous sommes fatigués de cette histoire de la CPI », a-t-il déclaré.

Roger Lumbala est cependant certains que si Ntaganda est arrêté en RDC, il sera transféré à la CPI parce que, selon lui, «le pays ne dispose pas d’hommes solides et vertébrés qui peuvent résister contre les pressions de la communauté internationale au moment où Ntaganda sera pris ou  sera en prison dans notre pays».

La réaction du PPRD

Le secrétaire général du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD), Evariste Boshab Mabudjs’est opposé au transfert du général Bosco Ntaganda à la Cour pénale internationale (CPI) et estime qu’il devrait être jugé par les tribunaux congolais.

 Il avait donné la position de son parti au cours d’un point de presse jeudi 3 mai à Kinshasa où il avait dénoncé les «tentatives de déstabilisation des institutions démocratiques, entretenues par des personnes mal intentionnées».

Allusion faite aux récentes pressions de la communauté internationale et des ONG qui réclament l’arrestation du général Ntaganda accusé des crimes de guerre en Ituri (Provinciale orientale) en 2002.

«Déférer un concitoyen devant la CPI ne se fait pas de manière automatique. Nous avons nos juridictions. Le PPRD a toujours privilégié les juridictions nationales, parce que la justice doit pouvoir faire son travail», avait déclaré Boshab devant les journalistes.

Le secrétaire général du parti présidentiel pense que les récentes défections des militaires issus de l’ex-rébellion du CNDP au Nord-Kivu et les troubles que cela a entraîné relèvent de l’indiscipline du général Ntaganda et des hommes des troupes qui lui sont fidèles.

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