RDC: le député Clément Kanku demande aux Congolais de prier pour ramener la paix dans l’Est

Clement Kanku, coordonateur Union pour la NationClement Kanku, coordonateur Union pour la Nation

Clement Kanku, coordonateur Union pour la Nation

Le député de l’opposition Clément Kanku appelle les Congolais à observer deux journées de mobilisation, de prière et de méditation samedi 2 et dimanche 3 juin à travers toute l’étendue de la République démocratique du Congo (RDC) pour ramener la paix dans l’Est du pays.

Au cours d’une conférence de presse tenue à Kinshasa, le coordonnateur de la plate-forme politique l’Union pour la nation (UN)  et président du Mouvement pour le renouveau (MR) a expliqué que cette action vise à exprimer le soutien inconditionnel des Congolais à la population de l’est de la RDC et des militaires déployés sur le terrain.

« Le peuple congolais dit aux gouvernants que c’est fini cette histoire de la guerre à l’est de la RDC et que tout le monde doit vivre dans la paix », a  déclaré Clément Kanku.

Il appelle tous les Congolais qui ont fait de la lutte contre la balkanisation de la RDC leur cheval de bataille à se mobiliser samedi 2 juin à 9 heures [heure de Kinshasa] pour manifester leur ras-le-bol et leur soutien envers les Congolais de l’est.

La nouvelle guerre de l’Est

L’Est de la RDC est une zone secouée par des conflits armés depuis plus d’une décennie. Début avril dernier, les tensions ont repris de plus belle après l’accalmie observée lors des élections présidentielle et législatives de novembre 2011.

Des militaires de l’ex-rébellion du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP) ont déserté les rangs de l’armée dans les territoires de Masisi, Walikale et Rutshuru au Nord-Kivu. Un mouvement qui s’est étendu au Sud-Kivu voisin.

Les mutins considérés comme proches du général Bosco Ntaganda, recherché par la CPI depuis 2006 pour enrôlement des enfants dans les milices et leur participation dans les hostilités militaires, avaient alors occupé plusieurs localités du Nord-Kivu avant d’être délogés à la suite d’une offensive de l’armée régulière lancée début mai.

Mais cette opération a été suspendue dans la nuit du vendredi 4 au samedi 5 mai par l’Etat-major général qui assurait avoir « maitrisé » la situation, accordant cinq jours aux mutins pour regagner l’armée.

Au plus fort de ce regain de conflit, les mutins étiquetés proches du général rebelle se sont désolidarisés de lui, tout au moins officiellement, annonçant la création d’un nouveau mouvement armé dénommé M23. Allusion faite aux accords de paix signés entre le gouvernement congolais et l’ex-rébellion du CNDP le 23 le mars 2009.

Depuis la création du M23, les nouvelles sur le général Ntaganda que Kinshasa juge responsable de l’insécurité au Kivu se font rares, laissant la place à celles des affrontements entre armée et mutins du M23.

Un scénario assez similaire à celui vécu au lendemain de la présidentielle de 2006. A l’époque, Laurent Nkunda, un autre chef de guerre congolais avait lancé les hostilités contre l’armée avant de se retrancher au Rwanda où il vit depuis en résidence surveillée. Bosco Ntaganda, contre qui le procureur de la CPI a demandé un nouveau mandat d’arrêt, court encore. Délogé de sa ferme de Mushaki, dans le Masisi, il se trouverait avec une poignée de fidèles aux environs du parc des Virunga à la frontière entre le Rwanda et l’Ouganda.

Dans l’Est de la RDC, les conflits intercommunautaires et appétit effréné d’exploitation illégale des ressources naturelles sont les ingrédients qui nourrissent et ravivent les conflits armés.

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