Kinshasa : traque des vendeurs ambulants, le gouvernement invite la police à éviter les dérapages

Un vendeur de racines et cigarettes. Kinshasa, 2002.

Le gouvernement met en garde les policiers contre les dérapages observés lors de la traque des vendeurs opérant sur les grandes artères de la ville de Kinshasa. Le ministre de l’Intérieur, Richard Muyej, a formulé cette mise en garde ce samedi 26 mai au terme d’une réunion à la primature à laquelle ont participé le Premier ministre, le ministre de l’Intérieur, le gouverneur de ville de Kinshasa, le commissaire général de la Police nationale congolaise ainsi que le patron de l’Agence national des renseignements (ANR).

« Le Premier ministre nous a appelés ce matin pour avoir l’évaluation des travaux amorcés par la ville dans le cadre du programme de l’assainissement et de la lutte contre l’insalubrité », a déclaré Richard Muyej devant la presse.

Le ministre de l’Intérieur a affirmé que les participants à la réunion ont insisté sur « l’humanisation de l’opération ».

« Il faudrait que notre police évite le plus de dérapage possible. Ce travail doit se faire dans le strict respect des droits de l’homme », a-t-il indiqué, ajoutant que le commissaire général de la police a reçu l’instruction de veiller à ce que cette opération soit menée sans heurt.

Il a prévenu que tout dérapage sera sanctionné.

Le ministre de l’Intérieur a également demandé aux bourgmestres des communes de « s’impliquer totalement » à cette opération, promettant des sanctions à ceux qui s’opposeraient à l’action des policiers.

La traque des marchands opérant sur les grandes artères de la vile de Kinshasa a commencé depuis près de deux semaines.

Interrogé par Radio Okapi samedi 19 mai, le commandant de la police de Kinshasa-ouest, le colonel Kanyama a déclaré que cette opération visait à rendre la ville propre et à rendre la circulation fluide sur les grandes artères.

Dans un reportage publié sur radiookapi.net, mercredi 23 mai, les vendeurs, dont les marchandises sont saisies et détruites par la police, avaient estimé que l’Etat congolais devrait plutôt encadrer et orienter le secteur informel qui, selon eux, contribuent à l’économie du pays.

Le président du syndicat national de vendeurs, Guylain Ekofo, avait rappelé qu’il existait un cadre de concertation entre les vendeurs et les autorités urbaines, affirmant qu’une concertation devrait précéder le lancement de l’opération.

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