Dans une déclaration publiée le vendredi 15 juin, le Conseil de sécurité des Nations unies a vigoureusement condamné la mutinerie du M23. Il s’est dit vivement préoccupé par la détérioration des conditions sécuritaire et humanitaire qui ont provoqué des afflux importants de déplacés et de réfugiés dans l’Est de la RDC.
Les membres du Conseil de sécurité ont affirmé leur «soutien à l’action menée par le Gouvernement de la RDC pour démobiliser les groupes armés, décourager les nouvelles défections dans les rangs des FARDC, arrêter et poursuivre les personnes accusées de violations des droits de l’homme, notamment Bosco Ntaganda».
Résumant cette déclaration, Madnodje Mounoubai, le porte-parole de la Monusco, a indiqué «le Conseil de sécurité a aussi lancé un appel à tous les Etats, surtout les voisins de la République démocratique du Congo, pour aider la RDC surtout en ne soutenant pas les groupes armés qui sont la source de cette insécurité et de cette détérioration de la situation humanitaire».
Les membres du Conseil ont également condamné «fermement les massacres et les violences commis à l’encontre de civils, des femmes et des enfants pour la plupart, par des groupes armés, dont les Forces démocratiques pour la libération du Rwanda».
Madnodje Mounoubai a cependant souligné que, sur le terrain, il y a «une coopération très étroite entre les FARDC et les forces de la Monusco» surtout en ce qui concerne la protection des civils et celle des villes où vivent ces civils, afin que l’insécurité n’y entre pas et ne s’y installe pas.
Le Conseil de sécurité a, par ailleurs, tenu également à rappeler qu’il ne pèse pas que le Gouvernement de la RDC un embargo sur l’achat des armes. «Le Gouvernement, en toute souveraineté, peut acheter des armes pour la sécurité du pays», a expliqué Madnodje Mounoubai. La déclaration du Conseil de sécurité parle plutôt d’«embargo sur les armes imposées aux personnes et aux entités non gouvernementales opérant en République démocratique du Congo», a-t-il poursuivi.
Dans un communiqué publié jeudi 14 juin 2012 à Kinshasa, la Mission de l’ONU pour la stabilisation en RDC (Monusco) avait réaffirmé son soutien au gouvernement et aux FARDC pour rétablir la paix et la sécurité en RDC. La mission onusienne avait fermement condamné toutes les attaques à l’encontre des civils et les tentatives des groupes armés, notamment le Mouvement M23, de porter atteinte à l’autorité de l’Etat.
Début avril, une mutinerie provoquée par d’anciens rebelles du CNDP intégrés dans l’armée a éclaté dans la province du Nord-Kivu, dans l’Est de la RDC, après des fortes pressions de la communauté internationale qui demandent au gouvernement congolais d’arrêter et de livrer à la Cour pénale internationale le général Bosco Ntaganda poursuivi pour de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité. Les mutins regroupés au sein du mouvement du 23 mars dirigé par le colonel Sulutani Makenga se sont officiellement désolidarisés du général Bosco Ntaganda, ancien chef d’Etat-major général de la rébellion du CNDP. Ce dernier ainsi qu’une poignée de ses fidèles se trouveraient dans le parc des Virunga non loin de la frontière rwandaise. Les mutins du M23 revendiquent l’application des accords de paix signés le 23 mars 2009 entre les rebelles du CNDP et le gouvernement congolais. Ces accords prévoyaient notamment l’intégration des rebelles dans l’armée et la police et les cadres civils de ce mouvement rebelle devaient occupaient des fonctions publiques.
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