RDC : JED s’inquiète de la tension politique qui menace la sécurité des journalistes au Katanga

Des dossards de presse distribués le 24/11/2011 au commissariat général de la PNC à Kinshasa par Journaliste en danger (JED). Radio Okapi/ Ph. John Bompengo

L’ONG de défense de la liberté de la presse, Journaliste en danger s’inquiète de la montée de la tension politique qui menace la sécurité des journalistes dans la province du Katanga. Dans un communiqué de presse publié mercredi à Kinshasa, cette ONG a invité tous les professionnels des medias du Katanga à faire preuve de la plus grande réserve et de s’abstenir d’envenimer la tension créée par une série de lettres ouvertes mettant en cause le gouverneur du Katanga, Moïse Katumbi Chapwe.

« Journaliste en danger (JED) exprime ses très vives inquiétudes à la suite de l’escalade d’insultes et attaques personnelles et de la montée du discours d’incitation à la haine tribale observée depuis plusieurs semaines dans certains médias du Katanga, suite à la publication d’une série de lettres ouvertes mettant en cause le gouverneur de province Moïse Katumbi Chapwe », indique le communiqué de JED.

« Ces lettres ouvertes signées par M. Jean-Claude Muyambo (ancien ministre et président du parti SCODE), abondamment exploitées par les médias, sont à la base de la montée de la tension politique très perceptible entre des communautés tribales, et entre des groupes des journalistes qui prennent faits et causes pour l’un ou l’autre des protagonistes de ce conflit politique », précise JED qui appelle les journalistes du Katanga à faire preuve de la plus grande réserve en s’abstenant de tout acte de nature à exacerber ce climat de tension.

« C’est une situation très dangereuse. Il y a une dérive qui pourrait amener à des conséquences  très graves sur la situation générale de la province et surtout sur la liberté de la presse et la sécurité des journalistes », a déclaré Tshivis Tshivuadi le secrétaire général de JED.

L’ONG a condamné par la même occasion l’attaque dont a été victime, lundi 1er octobre 2012, Sam Kitenge, cameraman de Nyota TV, une chaîne privée émettant à Lubumbashi.

Le Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication (CSAC), l’instance de régulation des médias congolais, a qualifié mercredi de « graves violations des règles d’éthique et de déontologie » la dérive médiatique observée au Katanga. Dans un communiqué publié le même jour, le CSAC a rappelé aux acteurs politiques propriétaires des medias audiovisuels que l’Etat congolais, unique propriétaire des fréquences, peut procéder au retrait desdites fréquences de tout opérateur qui viole constamment la loi, l’ordre public et les bonnes mœurs.

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