Le général Bisengimana: « L’ordre public doit être assuré lors du sommet et la police y veillera »

Cérémonie d’échange des voeux entre le Commissaire Général de la Police Nationale Congolaise, le Général Charles BISENGIMANA et les policiers (Kinshasa/RDC), Radio Okapi/Ph. Aimé-NZINGA

Quelles sont les dispositions sécuritaires prises pour le XIVe sommet de l’Organisation internationale de la Francophonie qui se tient du 12 au 14 octobre 2012 à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo? Le commissaire général de la Police nationale congolaise, le général Bisengimana assure que ses éléments veilleront à l’ordre public. Interview

Radio Okapi: Général Charles Bisengimana, plusieurs personnalités des pays francophones viennent à Kinshasa dans le cadre du 14e sommet de la francophonie, quelles dispositions sécuritaires avez-vous prises ?

Général Bisengimana : Je crois qu’il ne m’appartient pas de vous relater ici les dispositions  que nous avons prises pour la sécurité de tous ces invités qui arrivent, mais je dois vous assurer que nous avons pris toutes les dispositions possibles. Nous avons commencé par former les unités de la police. Nous les avons également équipées. Nous sommes passés à  des exercices au niveau du centre d’instruction de Maluku, du stade Tata Raphael et de la foire internationale de Kinshasa.

Toute la semaine passée, nous avons procédé à des exercices de simulation dans tous les quartiers. Nous avons commencé par l’espace compris entre la cité de l’Union africaine et le palais du peuple. La deuxième étape a été comprise entre le Palais du peule et le stade Tata Raphael, la troisième était l’espace entre le stade Tata Raphael et le pont Matete.  Enfin, du pont Matete à l’aéroport international de N’djili.

Dans tous ces quartiers, des exercices ont été faits entre tous les services qui vont intervenir dans la sécurisation du 14e sommet de la francophonie.

Nous observons depuis la semaine dernière le déploiement de la garde républicaine dans plusieurs coins de la capitale en lieu et place de police, pourquoi ?

Non, je crois que vous avez une mauvaise lecture des choses. Car, parmi les services qui sont appelés à sécuriser le sommet de la francophonie, nous avons notamment

-          La police nationale congolaise, PNC ;

-          La garde républicaine, GR ;

-          Les forces armées de la république démocratique du Congo, FARDC ;

-          La direction générale de migration, DGM et ;

-          Les services de renseignement.

Donc, la garde républicaine ne fait pas partie de la police, c est une composante à la sécurisation de la francophonie.

Quel rôle va jouer concrètement et respectivement chacun de ces services ?

S’agissant de la police nationale congolaise, elle va assurer l’escorte des certains hôte de marque, notamment les chefs de gouvernent, les ministres et les autres invites. L’escorte de tous ces invités est assurée par la police. Excepté les chefs d’Etat qui, eux, seront escortés par la garde républicaine.

Il est également confié à la police, la mission de sécuriser les sites.  Le site comme le stade des Martyrs. Le jalonnement de l’aéroport international de Ndjili jusqu’ à la cite de l’UA, est assuré par les unites de la police.

La gestion de l’ordre public est assurée par la police. La gestion de la sécurité de la population également. Comme par le passé, nous n’allons pas nous déroger de notre mission traditionnelle qui est celle de sécuriser la population ainsi que ses biens.

Les unités de la circulation routière vont aussi escorter toutes les autorités qui arrivent avec des motards que nous avons formés et que nous avons au sein de la police.

Y a-t-il des forces sécuritaires étrangères en appui à la police nationale Congolaise ?

Nous n’avons pas besoin de faire venir des forces étrangères. Nous travaillons avec les éléments de la police nationale congolaise appuyés par ces autres éléments des FARDC, la DGM ainsi que d’autres services de renseignement. On n’a pas besoin de faire venir une quelconque force étrangère.

L’UDPS prévoit d’organiser un certain nombre de manifestations durant toute la période de la tenue du sommet. Ne craignez-vous pas de débordements ?

Nous devons dire, non seulement aux militants de l’UDPS, mais à tous les Congolais en général et aux Kinois en particulier, qu’il est un droit de pouvoir s’exprimer. C’est un droit reconnu par la constitution, de pouvoir s exprimer, de manifester, mais cela dans les limites de la loi. Et donc, il n’est pas concevable que pendant que nous organisons le sommet de la francophonie ici à Kinshasa, que des personnes se permettent par exemple de perturber l’ordre public.

L’ordre public doit être assuré et la police y veillera. Tout fauteur de troubles qui qu’il soit, de l’UDPS ou d’un autre parti, sera pris et considéré comme tel et devrait être sanctionné conformément à la loi. On n’autorise personne de pouvoir perturber l’ordre public. Si les marches sont autorisées, je crois que leurs auteurs doivent se référer à l’autorité politico-administrative qui est le gouverneur de la ville de Kinshasa pour savoir si la marche est autorisée ou non. A ma connaissance, aucune marche n’a été autorisée à ce jour.

L’encadrement des manifestations publiques occasionne très souvent des dérapages de la part de certains éléments de la police. Pouvez-vous nous garantir qu’en cas des troubles, la police ne fera pas usage d’une force disproportionnée ?

Je ne sais pas ce que les gens appellent communément force disproportionnée, mais je peux vous assurer que la police a étudié tous ces cas de figure et nous savons quelle riposte amener au cas où l’ordre public est perturbé. Nous disposons du matériel létal. Nous ne nous en servirons que si cela s’avère nécessaire. Si cela n’est pas nécessaire, nous nous contenterons de nos éléments de la police qui sont formés et préparés pour faire face à tout cas de figure. S’il y a des dérapages, il y a aussi la justice militaire qui est en appui pour constater les violations de droits de l’homme qui sont commises et sanctionner leurs auteurs. Car nous croyons que c’est la justice qui doit punir les auteurs de violation de droits de l’homme.

Propos recueillis par Michel Kifinda Ngoy.