François Hollande : « Les frontières de la RDC sont intangibles et elles doivent être respectées »

François Hollande, le président français/ Photo RFI

« Je pense aux populations des Kivus, victimes des conflits à répétitions. Je pense à ces populations civiles massacrées, à ces femmes violentées, ces enfants enrôlés. Oui, nous devons réaffirmer que les frontières de la RDC sont intangibles et qu’elles doivent être respectées », a déclaré le président français François Hollande, samedi 13 octobre, à la tribune du XIVe sommet de la Francophonie, sous les applaudissements nourris des participants à ce sommet qui se tient pour la première fois en RDC, en Afrique centrale.

Dans son allocution d’une quinzaine de minutes, le président français a axé son discours sur quatre priorités.

Il a proposé que les Etats francophones contribuent au règlement des crises « chaque fois qu’ils sont concernés ».

Des crises majeures secouent deux Etats francophones au Nord du Mali et dans l’est de la RDC.

Ce dernier pays fait face depuis mai dernier à une mutinerie soutenue par le Rwanda, selon ses autorités, l’ONU et les ONG.

Le président français a affirmé, dès le début de son allocution, que son désir de se rendre personnellement à Kinshasa avait été motivé par son souhait de « témoigner du soutien de la France au peuple congolais qui aspire à la paix, la sécurité et la démocratie ».

Reconnaissant le travail de la mission des Nations unies en RDC, le président français a souhaité que les Francophones appuient tous les efforts de l’ONU pour qu’elle soit davantage présente en RDC pour la sécurité de l’est.

« Je suis favorable pour que le mandat de la Monusco puisse être précisé et élargit si possible », a-t-il dit.

Le chef de l’Etat français a par ailleurs affirmé que la Francophonie doit porter la démocratie, les droits de l’homme, le pluralisme, le respect de la liberté d’expression.

« L’affirmation que tout être humain doit choisir ses dirigeants, voilà le principe que les Francophones doivent porter », a-t-il expliqué.

Dans ce sens, François Hollande a encouragé la promotion des femmes qui, selon lui, sont les premières victimes des violences et des guerres.

« La France est prête à accueillir un premier forum des femmes francophones pour que nous puissions porter ce message au monde du rôle irremplaçable des femmes pour le développement », a-t-il affirmé.

Le président français propose de multiplier les échanges dans l’espace francophones entre les jeunes, les étudiants, les artistes et les chercheurs.

« Il y a trop d’obstacles sur la route de ceux qui veulent montrer leurs talents, apporter leurs contributions, venir étudier, chercher. La France a fait des efforts pour améliorer cette situation à travers des visas de circulation désormais valables sur plusieurs années. Mais il y a encore trop de freins », a-t-il affirmé.

Pour lui, les étudiants francophones devraient circuler plus facilement et les artistes francophones se rendre partout.

Autre priorité pour François Hollande : faire de la Francophonie un outil au service du développement, dont, en primauté, la préservation de la planète.

« Le développement c’est aussi la lutte contre le réchauffement climatique dont vous n’êtes pas responsables, mais qui vous touche à travers un certain nombre de catastrophes qui vous touchent sur votre continent », a-t-il déclaré.

Le président français a affirmé que son pays contribuera « autant qu’elle le pourra » à ce que la conférence sur le climat en 2015 puisse être un succès.

Il a promis de plaider pour la création d’une organisation mondiale de l’environnement dont le siège se trouverait en Afrique.

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