Nord-Kivu: reprise des combats entre les FARDC et les rebelles du M23 à Kibumba

Des soldats congolais au Nord-Kivu le long de la frontière avec le Rwanda. © MONUSCO/Sylvain Liechti

Les Forces armées de la RDC (FARDC) et les rebelles du Mouvement du 23 mars (M23) ont repris les hostilités, jeudi 15 novembre, dans les alentours de Kibumba, à 30 km au Nord de Goma (Nord-Kivu), selon des sources militaires de la région. Ces combats reprennent après une trêve de près de trois mois observée dans cette région.

Le porte-parole de la 8è région militaire, colonel Olivier Hamuli, accuse les rebelles du M23 d’avoir attaqué, depuis 8 heures du matin, les positions des FARDC à l’Est de Kibumba.

Des sources administratives locales affirment que le trafic entre Goma et Butembo via Rutshuru est suspendu. Selon elles, de nombreux habitants de Kibumba, fuyant les combats, arrivent à Kanyarucinya, près de Goma, chef-lieu du Nord-Kivu.

Ces combats reprennent 24 heures après la fermeture du poste frontière de Bunagana, principal point de passage entre la RDC et l’Ouganda, occupé par les rebelles du M23 depuis juillet dernier.

Le porte-parole du gouvernement congolais, Lambert Mende, a indiqué que la décision des autorités ougandaises de fermer le poste frontière de Bunagana n’est qu’une réponse favorable à la demande de Kinshasa dans le but de couper à la rébellion du M23 des moyens financiers obtenus grâce à la douane.

«C’est à la demande du gouvernement de Kinshasa que Kampala a fermé la frontière de Bunagana. Le président de la République avait envoyé une délégation composée d’importants membres du gouvernement pour présenter cette requête à son homologue Yoweri Museveni. Il vient de répondre positivement, c’est une très bonne chose», a-t-il affirmé mercredi à Radio Okapi.

Bunagana est un centre stratégique pour l’économie de la province du Nord-Kivu. Selon des sources de la Direction générale des douanes et accises (DGDA), cette frontière génère entre cinq cents et sept cent mille dollars américains par mois.

«Nous estimons que les seuls qui vont plus souffrir ce sont des rebelles qui percevaient des taxes lorsque des camionneurs ou des commerçants venaient d’Ouganda pour approvisionner ou s’approvisionner dans la région qu’ils contrôlaient», a ajouté Lambert Mende.

Avant de fermer cette frontière, le président ougandais Yoweri Museveni a demandé aux autorités congolaises d’accepter d’être tenues pour responsables de toute dégradation de la situation humanitaire qui résulterait de cette mesure , indique un communiqué du ministère des Affaires étrangères de l’Ouganda, publié mercredi 14 novembre.

Selon le même document, la frontière a été fermée après que le gouvernement congolais a donné des assurances selon lesquelles la fermeture du poste frontière de Bunagana n’influerait pas sur la vie des civils à Bunagana.

Les rebelles du M23 opèrent dans l’Est de la RDC depuis le mois de mai dernier. Issus de l’ex-rébellion du CNDP, ils réclament l’application des accords de paix signés entre le CNDP et le gouvernement congolais le 23 mars 2009 à Goma.

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