RDC : 211 décès enregistrés dans des centres de détention en deux ans, selon les Nations unies

Un détenu à la prison Munzenze de Goma.

Deux cent onze civils sont morts entre janvier 2010 et décembre 2012 dans plusieurs prisons et autres centres de détention à travers la République démocratique du Congo (RDC), a révélé un rapport du Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’homme (BCNUDH) rendu public mercredi 13 mars à Kinshasa. Selon ce document, cinquante-quatre décès ont été enregistrés en 2010, cinquante-six en 2011, et cent et un en 2012.

Les mauvaises conditions carcérales notamment le surpeuplement, la malnutrition, l’accès limité aux soins de santé et le manque de ressources sont les principales causes des ces décès, note ce rapport.

Les Nations unies qualifient les conditions carcérales en RDC « d’extrêmement préoccupantes » parce que plus de vingt-quatre cas de ces décès (plus de 10%) ont été causés par la torture ou les mauvais traitements, indique la même source.

Selon le représentant du Haut commissaire des nations unies aux droits de l’homme, Scott Campbell, cela constitue une violation des droits de l’homme.

Dans la même logique, la Haut commissaire aux droits de l’homme, Navi Pillay, a affirmé qu’une personne privée de liberté ne devrait pas mourir de faim ou subir de mauvais traitements.

« Il est de la responsabilité de l’Etat de maintenir les prisonniers en vie et en bonne santé conformément aux normes internationales. Les problèmes très graves et persistants entourant les conditions de détention en RDC doivent être traités sans plus tarder », a ajouté Navi Pillay.

Pour sa part, le représentant spécial adjoint du secrétaire général des Nations unies en charge de l’Etat des droits, Abdallah Wafi, a formulé quelques recommandations au gouvernement congolais pour améliorer les conditions des détentions en RDC.

« Nous demandons au gouvernement national de mettre en place une stratégie nationale visant à coordonner les efforts des acteurs nationaux, internationaux et des donateurs. Cela permettra d’assurer la cohérence des actions visant à améliorer les conditions de détention dans l’ensemble du pays », a déclaré Abdallah Wafi.

Il a aussi proposé le renforcement du contrôle de la légalité de la détention pour désengorger les prisons et cachots indiquant que l’une des causes est la surpopulation.

« Il faut s’assurer qu’un système de supervision en général de tous les lieux de détention est en place et fonctionne de manière effective notamment à travers les inspections qui sont prévues par la réglementation en vigueur en RDC. Etablir un budget global et suffisant pour l’administration pénitentiaire y compris une allocation claire et précise pour tous les établissements de détention en fonction de leur effectif et des besoins réels », a poursuivi Abdallah Wafi.

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