RDC: le ministre des PTT maintient sa décision de retrait des fréquences à certains médias

Tryphon Kin-kiey Mulumba, ministre des postes, Télécommunication et NTIC le 24/08/2012 au studio de Radio Okapi/ Ph. John Bompengo

Après qu’il a retiré des fréquences à neuf médias audiovisuels émettant à Kinshasa pour défaut de paiement des taxes, les organisations professionnelles de la presse ont demandé au ministre des Postes, Téléphones et Nouvelles technologie de l’information et de la communication, Tryphon Kin-kiey Mulumba, de revoir sa décision. Lundi 18 mars à Kinshasa, ce dernier a déclaré à la presse qu’il maintenait sa décision et a même menacé de traduire en justice les médias sanctionnés qui opèrent dans l’illégalité.

«Les chaines qui fonctionnent dans l’illégalité courent le risque de recevoir une visite d’huissier [de justice]», a averti le ministre des PT et NTIC.

Tryphon Kin-kiey a indiqué que la décision de retirer des fréquences à neufs chaînes de télévision est définitive et les fréquences retirées restent disponibles pour d’autres requérants.

Le ministre a par ailleurs relevé l’importance des taxes que l’Etat exige aux chaînes de télévision:

«Ce sont ces fonds générés par la vente des fréquences qui aident à faire reculer la pauvreté dans notre pays en aidant à investir dans des secteurs sociaux notamment pour venir en aide à nos compatriotes indigents».

Pour Kin-Kiey, si l’Etat ne lève l’impôt de manière inappropriée, il ne saura rien redistribuer.

Les neufs chaines concernées par la décision du ministre sont :

  • Arche News
  • Baraka Tv
  • Couleur Tv
  • Hope Tv
  • Planète Tv
  • Radio Télé Dieu Vivant
  • Kin Malebo
  • RTAE
  • Radio Tele Kin Nº1

Ces medias n’ont pas payé leurs redevances annuelles à la Direction générale des recettes administratives, judiciaires, domaniales et de participation (DGRAD).

L’Observatoire des medias congolais (Omec) désapprouve la décision du ministre qui risque, selon cette organisation, de «cautionner le chômage forcé de plusieurs professionnels des medias».

L’organisation de défense des droits des journalistes « Journaliste en danger » avait, de son côté, dénoncé une «décision méchante qui condamne des centaines de professionnels de ces médias ainsi que leurs familles au chômage, à l’errance, et à la misère; et qui prive la population du droit à l’information».

Lire aussi sur radiookapi.net: