Lubumbashi : les autorités instaurent un couvre-feu dans la ville

Des miliciens du groupe Bakata Katanga en train de déposer leurs armes au bureau de la Monusco/Lubumbashi, samedi 23 mars 2013 Ph. Kabena

Le Conseil urbain de sécurité de Lubumbashi a instauré, lundi 25 mars, un couvre-feu de 21 heures à 5 heures locales dans cette ville pour chercher des miliciens qui se seraient dissimulés parmi la population civile. Le couvre feu restera en vigueur jusqu’à ce que la situation sécuritaire sera maitrisée, ont annoncé les autorités. Samedi dernier, des centaines de miliciens Maï Maï « Bakata Katanga » sont entrés à Lubumbashi et tenté de prendre possession des édifices publics. Les accrochages qui ont suivi entre miliciens et militaires ont fait une vingtaine de morts.  

Lundi, un calme précaire régnait dans la ville. Les habitants redoutaient une nouvelle arrivée des miliciens dans la ville. Une rumeur que les autorités ont démentie. Par ailleurs, deux cent trente miliciens ont pu être transférés à Kinshasa.

Henry Thomas Lokondo, député de la majorité, a qualifié lundi l’attaque de Lubumbashi de « surréaliste » et « grave ».

« On ne doit pas minimiser les choses qui ne doivent pas l’être. Ces genres d’actes dans le contexte général des problèmes que nous avons aujourd’hui sur le plan sécuritaire sont de nature à faire croire que la RDC est devenue une zone dangereuse », a affirmé Henry Thomas Lokondo.

Il a estimé que si les miliciens ont réussi à frapper au cœur du Katanga, donc ils peuvent frapper partout et avec des conséquences incalculables.

« Ce fait naturellement appelle l’établissement des responsabilités et des sanctions. Mais aussi et surtout l’évaluation générale de notre capacité préventive de défense », a-t-il conclu.

Le député de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), Fabien Mutomb Kan-Kato, élu à Lubumbashi, a estimé pour sa part que l’entrée de miliciens à Lubumbashi n’était qu’une « mise en scène ».

« Le service de sécurité, le pouvoir provincial était au courant de cette situation. Nous disons haut et fort que c’est juste une mise en scène et que le metteur en scène démonte cette mise en scène. Si vous prenez en 2010, au mois de juillet, les Bakata Katanga ont installé la toute première fois leur drapeau au centre ville. Ils ont attaquée à deux reprises l’aéroport de Lubumbashi. Ils ont tué soixante cinq personnes dans le territoire de Kasenga, quatre personnes à Kinsevere », a expliqué Fabien Mutomb Kan-Kato.

Soixante-cinq personnes ont été tuées entre le 22 janvier au 8 février par les Maï-Maï Bakata Katanga dans le groupement de Mwemena, en territoire de Kasenga, à plus de 250 km de Lubumbashi.

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