Entrée des Maï-Maï à Lubumbashi : Richard Muyej promet de poursuivre « les commanditaires »

Les miliciens Bakata Katanga, ce samedi 23 mars, au siège de la Monusco/Lubumbashi/Ph.Radio Okapi.

Le ministre de l’Intérieur, Richard Muyej, a déclaré, vendredi 30 mars, que les auteurs et les commanditaires de l’incursion des miliciens Bakata Katanga dans la ville de Lubumbashi le week-end dernier seront poursuivis et sanctionnés. C’était au cours de l’entretien que la délégation composée de ministres et de députés venus de Kinshasa a eu avec les autorités provinciales du Katanga. Le ministre a également promis des sanctions contre les forces de l’ordre « qui ont failli à leur mission ».

« Je dirai sans me gêner que la situation sécuritaire est fragile [au Katanga]. Il n’y a pas à faire de la diplomatie là-dessus.  Ce que nous avons vécu dernièrement est une grande humiliation », indiqué Richard Muyej.

Le ministre de l’Intérieur a annoncé que les enquêtes vont être ouvertes. « Ceux qui vont se révéler auteurs ou commanditaires [de l’incursion] seront poursuivis par la justice », a-t-il martelé, ajoutant que les responsables des forces de l’ordre qui n’ont pas bien fait leur travail seront également sanctionnés.

«  Ceux qui ont failli à leur mission  de maintenir l’ordre public doivent être interpellés et sanctionnés, selon l’importance de leurs responsabilités », a souligné Richard Muyej, assurant que « des dispositions ont été prises pour que cela ne se reproduise plus ».

Plus de deux cents miliciens Maï-Maï du groupe Bakata Katanga sont entrés à Lubumbashi le samedi 23 mars dernier. Ils avaient traversé quatre communes de la ville, armes à la main, avant de se rendre au siège local de la Monusco où ils ont déposé les armes.

Les combats qui les ont opposés aux forces de l’ordre dans certains endroits de la ville ont fait plus de vingt morts.

Deux cent trente parmi eux ont été transférés à Kinshasa à bord d’avions militaires. Ils sont actuellement auditionnés par l’auditeur militaire général.

Interrogé par Radio Okapi au sujet de cette incursion, le porte-parole du gouvernement congolais, Lambert Mende, a admis qu’il y avait « des reproches à faire ».

« Mais on ne peut pas préjuger  pour l’instant des responsabilités des uns et des autres. C’est pourquoi le gouvernement a diligenté une enquête. Nous verrons qui a été responsable de quoi », a-t-il expliqué.

Le gouvernement a diligenté une enquête qui, à en croire le ministre de l’Intérieur, consiste surtout à chercher à «savoir ce que [ces miliciens] voulaient et comprendre comment ils ont fait pour arriver jusqu’au centre ville» de Lubumbashi.

Après cette incursion, plusieurs habitants de la ville avaient confié à Radio Okapi ne pas comprendre comment ces miliciens ont pu traverser toute la ville, armes en main, pour se rendre jusque dans le quartier général de la Monusco, certains évoquant une défaillance des services de sécurité.

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