RDC: la négociation de Kampala est «l’unique voie de résolution du conflit armé», estime le M23

Le M23 se dirgeant ce dimanche 9 décembre vers la salle de conférence de Munyonyo à Kampala/ Photo Innocent Olenga-Radio Okapi.

Le secrétaire du M23 chargé des relations extérieures , René Abandi, a affirmé, ce mardi 2 avril, que les pourparlers de Kampala sont la seule voie de résolution des conflits armés dans l’Est de la RDC. «Nous sommes toujours attachés à ces pourparlers. On ne doit pas privilégier des solutions alternatives qui amènent des dégâts collatéraux innombrables», a-t-il estimé.

René Abandi qui conduit la délégation du M23 à Kampala pense qu’il est nécessaire que son mouvement apporte sa proposition au projet d’accord du gouvernement de façon que de deux textes ressorte un consensus.

Un projet d’un nouvel accord entre Kinshasa et le M23 a été rédigé par les délégués du gouvernement congolais à la mi-mars peu avant la suspension des pourparlers de Kampala. Ce texte de douze articles doit d’abord être approuvé par Kinshasa avant d’être soumis au facilitateur ougandais, avaient expliqué à Radio Okapi les experts du gouvernement.

Depuis, les choses se sont accélérées sur le terrain. La faction du M23 proche de Bosco Ntaganda a été défaite et lui même transféré à La Haye pour y être jugé pour des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité qu’il aurait commis en 2002 et 2003 en ituri. L’Onu pour sa part a créé une brigade d’intervention au sein de la Monusco pour combattre les groupes armés qui écument l’Est de la RDC.

Le gouvernement congolais s’est réjoui de la création de cette brigade d’intervention, appelant même le M23 à cesser d’exister. Mais le secrétaire du M23 chargé des relations extérieures a déclaré que le gouvernement fait “diversion”.

Dans un communiqué publié lundi 1er avril, le président du M23, Bertrand Bisimwa avait estimé qu’en créant la brigade d’intervention de la Monusco, l’Onu privilégiait «l’option de la guerre».

Concernant l’avenir des pourparlers de Kampala entre le gouvernement et le M23, le ministre congolais des Affaires étrangères, Raymond Tshibanda a déclaré, lundi: “Le M23 peut s’agiter autant qu’il veut. Nous étions disposés à arriver à un accord politique avec eux. Il n’est plus question de recycler les spécialistes de la rébellion dans les rangs des Forces armées. Le seul avenir pour le M23 c’est de cesser d’exister comme mouvement politico-militaire. Si tel n’est pas le cas, la brigade [d’intervention de la Monusco] s’occupera à mettre fin à son existence “.

René Abandi estime que le gouvernement a profité des pourparlers de Kampala pour préparer une solution militaire. Une allusion à peine voilée à la brigade d’intervention de la Monusco.

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