RDC : les députés débattent de la libéralisation du secteur de l’électricité

Des jeunes du quartier Makelele à Kinshasa, venant de louer un groupe électrogène pour suivre la champion’s league sans coupure d’électricité. Radio Okapi/ Ph. John Bompengo

Le débat général autour de la loi sur le secteur de l’électricité a eu lieu mardi 2 avril à l’Assemblée nationale. La plupart des députés qui sont intervenus ont affirmé la nécessité de libéraliser ce secteur pour permettre un meilleur accès de la population à l’électricité. Le 1er vice-président de la commission Aménagement du territoire, Pierre Mujimba, a déclaré que le projet de loi présenté par le gouvernement va permettre à des investisseurs privés d’intervenir dans le secteur de l’électricité.

Jusqu’à présent, la Société nationale d’électricité (Snel), entreprise publique, détient le monopole de fait dans ce secteur, gérant la quasi-totalité des infrastructures.

Pierre Mujimba a indiqué que la RDC « a le taux de desserte électrique parmi les plus faibles d’Afrique, 9%, alors que ses voisions ont un taux de 30, 50 ou 60% ».

Il a expliqué que l’Etat n’est pas capable d’améliorer ce taux de desserte. « Il faut donc qu’il y ait des investisseurs extérieurs qui interviennent », a-t-il soutenu.

Pour lui, si la loi est adoptée, les investissements privés pourraient porter sur la production, la distribution, le transport et la commercialisation de l’électricité. Le député a assuré que des critères seront établis pour sélectionner les investissements.

Interrogé au sujet des tarifs que vont appliquer les nouveaux investisseurs, il a affirmé qu’une autorité de régulation « va veiller à ce que le prix soit abordable par rapport au pouvoir d’achat de la population ».

Après le débat, le bureau de l’Assemblée nationale a accordé 72 heures aux députés pour déposer leurs amendements.

En février dernier, Le Réseau national des ONG des droits de l’homme de la RDC (Renadhoc) a invité le gouvernement à inscrire l’électricité parmi les priorités de son action, regrettant que moins d’1% de la population de la capitale congolaise accède à l’électricité malgré « les potentialités énergétiques inimaginables » dont dispose le pays.

Au début du même mois, le Premier ministre Augustin Matata Ponyo avait promis que la Snel allait désormais bénéficier d’une subvention de l’Etat pour améliorer la qualité de ses services.

Lire aussi sur radiookapi.net: