RDC : le gouvernement demande aux transporteurs routiers de lever leur grève

Embouteillage causé par des camions remorques stationnés devant la Minoterie de Kinshasa (Minokin) le 01/04/2013 attendant leurs déchargements. Radio Okapi/Ph. John Bompengo

Le gouvernement congolais a demandé aux transporteurs routiers opérant sur l’axe Boma-Matadi-Kinshasa de lever la grève qu’ils ont déclenchée lundi 8 avril dans la matinée. Cet appel a été lancé à l’issue de la réunion tripartite tenue le même jour par les ministres de l’Emploi, des Transports et de l’Economie nationale en présence des délègues syndicaux des chauffeurs et convoyeurs et des représentants des patrons des véhicules poids lourds.

Les grévistes justifient leur mouvement par le fait que leurs employeurs n’ont pas respecté les engagements pris le 13 janvier à Kinshasa, prévoyant un salaire mensuel de 300 000 francs congolais (326 dollars américains) pour le conducteur et 150 000 francs (163 dollars américains) pour le convoyeur. Les termes de cet accord étaient aussi revenus sur les primes de mission. Un chauffeur devait recevoir 50 dollars américains et un convoyeur 25 dollars américains.

Dans la matinée de lundi 8 avril, lors du déclenchement de la grève, les employés des véhicules poids lourds ont conditionné la reprise du travail par le respect de ces accords.

Le ministre de l’Emploi, Bahati Lukwebo, a assuré qu’une commission a été constituée pour descendre sur le terrain afin d’identifier les entreprises qui ne respectent pas ces engagements.

« Nous nous sommes retrouvés et nous avons analysé la situation. Étant donné que nous n’avions pas toutes les informations pour savoir qui paie conformément au communiqué et qui ne le fait pas. Qui s’est déjà affilié à l’un des syndicats patronaux notamment la Fec, la Fenapec, la Copemeco», a affirmé Bahati Lukwebo.

Il a indiqué qu’un délai de cinq jours est accordé aux entreprises des véhicules poids lourds pour se conformer à la loi au risque de perdre leurs agréments.

« Nous devons également voir qui a l’autorisation d’exploiter sur la nationale numéro 1et qui ne l’a pas. Nous nous sommes donnés un délai butoir de 5 jours au cours duquel une commission tripartite va descendre de nouveau sur le terrain pour faire l’état de lieu et à l’issue de ce rapport, tous ceux qui ne se seront pas conformés [à la loi] vont subir la rigueur de la loi notamment le retrait de l’autorisation de transport pour les employeurs », a martelé Bahati Lukwebo.

Les transporteurs des véhicules poids lourds ont déclenché une nouvelle grève quarante-huit heures après la publication du communiqué conjoint des ministres des Transports et de l’Emploi, révélant que seuls quatre de vingt-quatre transporteurs routiers ont respecté leurs engagements.

La grève des transporteurs risquent de priver notamment les villes de Matadi, Boma, Kinshasa des produits qui entrent en RDC via les ports du Bas-Congo. Lors de la précédente grève, le pain, les vivres frais avaient disparu du marché kinois. Les prix avaient pris l’ascenseur au Bas-Congo.

Avant l’accord signé en janvier, les chauffeurs exploitant l’axe Boma-Matadi-Kinshasa affirmaient ne recevoir que 3 500 francs congolais (près de 4 dollars américains) de prime au lieu des 45 000 FC (près de 50 dollars américains) et les convoyeurs ne touchent que 2 000 francs congolais (2.2 dollars américains), au lieu de 22 500 (près de 25 dollars américains).

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