RDC : l’UDPS qualifie l’arrestation de Diomi Ndongala de «montage fantaisiste et ridicule»

L’opposant Diomi Ndongala à son domicile 3 mois après sa disparitin survenue fin juin 2012 (Kinshasa, 12 octobre 2012)

L’union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) qualifie de « montage fantaisiste et ridicule » l’arrestation du député Diomi Ndongala et de Jean-Claude Ndala, directeur de cabinet adjoint d’Etienne Tshisekedi. Le secrétaire général de ce parti de l’opposition, Bruno Mavungu, a expliqué lundi 15 avril à Radio Okapi que «ce n’est pas avec des bouteilles vides, des mousses, du carburant et une machette qu’on peut attaquer le cortège présidentiel protégé par des hommes bien équipés».

«Tout le monde a suivi un montage ridicule et fantaisiste de la police, faisant croire que Monsieur Diomi Ndongala et le directeur de cabinet adjoint du président se serait mis à monter un coup d’Etat pour tuer Monsieur Joseph Kabila et Matata Ponyo. Je crois que ce n’est pas avec une telle légèreté qu’on peut gérer les gens. Ils ont fabriqué et monté ces choses. Je crois qu’ils cherchent à distraire la population», a affirmé Bruno Mavungu.

La police nationale congolaise a présenté, jeudi 11 avril, un groupe de treize personnes suspectées de vouloir attenter à la vie du Président Joseph Kabila et du Premier ministre Matata Ponyo, parmi lesquels le député Eugène Diomi Ndongala et Me Jean-Claude Ndala.

«Nous dénonçons encore un montage de plus, qui n’a rien à voir avec la vie politique et nationale. Même les réactions qui sont venues d’ailleurs ont prouvé que c’était ridicule», a ajouté Bruno Mavungu.

Le secrétaire général de l’UDPS exige la libération «immédiate et sans condition» de tous les détenus.

«S’ils veulent arrêter des gens, il faut trouver des motifs sérieux», a-t-il poursuivi.

De son côté, l’association africaine de la défense des droits de l’homme (Asadho) a aussi dénoncé cette arrestation qu’elle qualifie «d’acharnement des autorités de Kinshasa contre le député Diomi Ndongala».

Elle a recommandé au chef de l’État de «faire cesser tout acharnement des autorités politiques et de la police nationale congolaise contre les opposants politiques».

Diomi Ndongala, incarcéré à la prison de Makala, est le porte-parole de la plate-forme Majorité présidentielle populaire (MPP) qui soutient Etienne Tshisekedi. Cette structure a été créée au lendemain des élections présidentielle et législatives de novembre 2011, à l’issue desquelles Joseph Kabila a été reconduit à la tête de l’Etat pour un mandat de 5 ans. Des résultats que son principal challenger Étienne Tshisekedi a toujours contesté.

Le 25 juin 2012, Diomi Ndongala avait disparu après avoir été accusé de viol sur deux mineures. Il a été retrouvé le 11 octobre dans la commune de Ngaliema à l’Ouest de Kinshasa. Une semaine plus tard, les députés avaient déclenché le processus de sa levée d’immunité pour qu’il soit jugé. Ce qui fut fait.

Diomi Ndongala avait alors saisi la Cour suprême de justice pour inconstitutionnalité de la décision de sa levée d’immunité mais n’a jamais obtenu de suites. Il avait aussi saisi le parquet dans l’affaire de viol dont il est accusé, qualifiant ses accusateurs de former une« association de malfaiteurs ».

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