RDC : Exim Bank n’a pas suspendu le financement des «5 chantiers», selon Moïse Ekanga

Travaux de réhabilitation des routes à Kinshasa.

«Il n’y a pas d’accord, dans le cadre du projet de coopération sino-congolais, entre Exim Bank et la République, mais c’est entre la République et les entreprises chinoises», a indiqué dimanche 12 mai le responsable du bureau de coordination et de suivi du programme sino-congolais, Moïse Ekanga. Ce dernier réagissait à des rumeurs affirmant que cette banque chinoise s’est retirée du partenariat sino-congolais. Exim Bank finance les entreprises chinoises engagées dans la construction d’infrastructures en RDC mieux connue sous l’appellation de «5 chantiers».

Dans une interview accordée à Radio Okapi, le responsable du bureau de coordination et de suivi du programme sino-congolais a démenti les informations selon lesquelles Exim Bank refuserait désormais de financer les travaux de construction entrepris par les sociétés chinoises engagées dans le partenariat sino-congolais. D’après lui, il ne s’agit là que de rumeurs.

Moïse Ekanga précise en outre qu’il n’y a pas d’accord direct entre Exim Bank et la RDC dans le cadre du programme sino-congolais actuel.

«Dans le cadre du programme sino-congolais, il y a deux parties prenantes à la convention : il y a un groupement d’entreprises chinoises qui, elles, sont chargées d’apporter le financement, et il y a la République qui, elle, a mis une concession minière à la disposition des entreprises chinoises, via une JV [Joint venture] d’exploitation minière, la Sicomines», a-t-il expliqué.

Moïse Ekanga reconnaît tout de même que, en 2011, la banque chinoise avait demandé à la Gécamines de céder ses 32% des parts dans la Sicomines afin que cette dernière devienne 100% chinoise.

Toutefois, il affirme que la banque chinoise n’avait pas fait cette demande directement à la République, mais plutôt aux entreprises chinoises engagées dans le partenariat sino-congolais.

«Etant donné que les entreprises chinoises, en tant qu’actionnaires de Sicomines, au même titre que la Gécamines, déposent des garanties auprès d’Exim Bank, cette dernière voulait que la Gécamines apporte aussi des garanties. Nous avons dit que ce n’était pas prévu dans les accords, notamment la convention de collaboration. Et c’était en 2011. Depuis lors, cette question a été réglée, les entreprises chinoises ont compris», a-t-il soutenu.

Concernant les fonds déjà décaissés pour ces projets de construction, Moïse Ekanga précise :

« Avant la mise en production de la Sicomines, il est prévu qu’on puisse décaisser à peu près 1 milliard [de dollars américains]. Et dans le 1 milliard, aujourd’hui, les paiements qui sont effectués sont de l’ordre de 750 millions de dollars».

Moïse Ekanga affirme par ailleurs que d’autres projets de construction sont financés directement par Exim Bak tels que la réhabilitation de la piste de l’aéroport international de Ndjili et le projet de construction du barrage hydroélectrique de Zongo II. Ces projets sont en train d’être financés conformément au chronogramme établi par les deux parties, assure-t-il.

«J’insiste pour dire qu’on a pas de problèmes avec Exim Bank», a-t-il souligné.

Intervenant sur Radio Okapi le 7 mai dernier, le Premier ministre Matata Ponyo avait reconnu, sans le préciser, un problème dans le partenariat sino-congolais. Il réagissait aux mêmes rumeurs sur la rétractation d’Exim Bank.

Sans confirmer l’information, le Premier ministre à évoqué une «question qui nécessite un examen en profondeur».

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