RDC : aucun opérateur de télécom n’a encore souscrit à la fibre optique

Centre d’atterrage de câble fibre optique à Moanda en République Démocratique du Congo. ©Don John Bompengo

Une semaine après l’inauguration de la station d’atterrage du câble à fibre optique à Muanda par le président Kabila, aucune de six sociétés exploitant la téléphonie cellulaire en RDC n’a encore souscrit à ce service. Certaines d’entre elles ne font confiance à la SCPT (ex-OCPT) à qui la question de cette fibre est pour l’instant confiée, estimant qu’elle n’est pas en mesure d’en assurer une maintenance adéquate, gage de sa rentabilité.

Les méfiances des opérateurs télécoms sont dues notamment aux défaillances qu’ils disent avoir constaté. Première défaillance relevée : sur 10 Go lancés à partir de la station d’atterrage de Muanda, seuls 2,5Go arrivent effectivement à Kinshasa. Au ministère de Poste, télécommunications et nouvelles technologies de l’information et de la communication (PT-NTIC), on attribue cette perte à la mauvaise installation du câble par l’entreprise chinoise qui n’a pas respecté les normes d’enfouissement et de distanciation par rapport à la route nationale n°1.

Enfoui dans le sous-sol il y a quatre ans à 75 cm au lieu 120, ce câble est de vieille génération. Par ailleurs, il n’atteint Kinshasa que sur 10 km au lieu de 90 comme prévu.

Un expert du secteur de télécom qui a souhaité ne pas être cité affirme que la Société congolaise des postes et télécommunications (SCPT) manque des moyens humains et financiers pour gérer cette fibre optique. Il estime que l’inauguration de la station d’atterrage effectuée le 8 juillet dernier est à placer sur le compte de l’affichage politique.

Pour l’heure, les opérateurs de télécom préfèrent utiliser le satellite qui leur coûte 4 000 dollars américains le mégahertz contre un peu moins de 500 pour un service qu’offrira une fibre optique qu’ils jugent peu sûre. Ils attendent plutôt la création d’une société issue d’un partenariat public-privé pour la gestion de la fibre optique. Une option que pourrait lever le gouvernement congolais.

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